Le mot psychopathe est souvent utilisé à tort pour qualifier quelqu’un d’asocial ou ayant « le sang froid ». Cela mène parfois à des confusions. Alors concrètement, quelle est la signification exacte de ce terme ?
Devenu un mot valise, le terme psychopathe est souvent employé pour désigner d’autres troubles de la santé mentale distincts. En vrai, il s’agit d’un trouble bien spécifique qui concernerait jusqu’à 4 % des hommes et 1 % des femmes. En lisant cet article, vous saurez reconnaître un psychopathe et faire la différence entre la psychopathie et d’autres maladies mentales.
Dans cet article :
Qu’est-ce qu’un psychopathe ?
Un psychopathe, aussi appelé sociopathe dans certains contextes, est une personne qui présente un trouble de la personnalité antisociale. Il s’agit d’un trouble mental caractérisé par des comportements et des traits de personnalité particulièrement préoccupants. Le vrai problème est que ces personnes ont des difficultés à ressentir de l’empathie, de la culpabilité ou des remords envers les autres. C’est pourquoi elles sont capables de comportements antisociaux et parfois criminels sans montrer de véritable réaction émotionnelle.
Quels sont les symptômes de la psychopathie ?
Voici quelques caractéristiques qui vous permettront de reconnaître les psychopathes :
- Une tendance à la manipulation : Les psychopathes sont souvent habiles pour manipuler les autres afin d’obtenir ce qu’ils veulent. Ils ont une tendance à tromper par profit par le mensonge ou l’utilisation de pseudonymes ou d’escroqueries, ainsi qu’à la dissimulation.
- Aucun remords : Ils ont du mal à ressentir des regrets ou de la culpabilité pour les actes nuisibles qu’ils ont commis envers autrui.
- La superficialité : Les psychopathes peuvent être charmeurs et socialement compétents. Néanmoins, cette compétence peut être superficielle et utilisée pour atteindre leurs objectifs personnels.
- L’impulsivité : Ils ont tendance à agir de manière impulsive, sans tenir compte des conséquences à long terme de leurs actions.
- La marginalité : Les psychopathes ont du mal à se conformer aux normes sociales, aux lois ou à la morale commune.
- L’irritabilité : Ces personnes sont souvent agressives et irritables. Elles sont d’ailleurs fréquemment mêlées à des actes de violence physique (bagarres et agressions fréquentes) ou psychologique.
- La malhonnête : Ces individus sont aussi caractérisés par leur absence de scrupule, d’éthique personnelle ou l’adoption d’idéologies malsaines (racisme, nazisme…).
- L’insensibilité émotionnelle : Les psychopathes ont souvent des difficultés à éprouver des émotions, notamment de l’empathie envers les autres.
- Le comportement criminel : Bien que tous les psychopathes ne soient pas criminels, de nombreux criminels présentent des traits de personnalité psychopathique.
- De l’indifférence au danger : Le psychopathe peut montrer de l’inconscience face au danger. Il peut d’ailleurs faire preuve d’un mépris inconsidéré pour sa sécurité et celle d’autrui.
- L’irresponsabilité : Les psychopathes se reconnaissent également par son attitude égoïste et son irresponsabilité. Il se voit incapable d’assumer ses obligations, ou un emploi.
Si vous avez bien compris le profil du psychopathe, vous devriez pouvoir répondre à cette énigme :
Quelle est la différence entre un psychopathe et sociopathe ?
Les termes « psychopathe » et « sociopathe » sont souvent utilisés de manière interchangeable. Toutefois, il existe des nuances entre ces deux concepts, qui sont généralement basées sur les points de vue. En réalité, la communauté médicale préfère souvent le terme « trouble de la personnalité antisociale » pour englober ces comportements.
La nuance principalement évoquée est que les traits psychopathiques sont souvent considérés comme plus innés, avec des bases biologiques et génétiques. Les psychopathes semblent naître avec ces traits et les développent dès leur jeune âge. Les traits sociopathiques, par contre, sont généralement considérés comme plus liés à l’environnement et aux expériences de vie. Les sociopathes peuvent développer ces traits en raison de traumatismes, de négligence ou de facteurs environnementaux défavorables. Mais là encore, certains professionnels du domaine voient les choses autrement.
En vrai, la psychopathie n’est pas officiellement reconnue en tant que diagnostic dans les manuels de diagnostic des troubles mentaux. Le diagnostic officiel pour ces traits est le « trouble de la personnalité antisociale » dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5).
Pour faire simple, le psychopathe et le sociopathe partagent un ensemble de traits de personnalité antisociale. Tous deux peuvent causer des problèmes pour eux-mêmes et pour les autres.
Quelle est la différence entre un psychopathe et un pervers narcissique ?
On confond souvent les termes « psychopathe » et « pervers narcissique ». Cependant, il s’agit de deux notions totalement différentes.
Le terme « psychopathe » est parfois utilisé dans un contexte clinique pour décrire des individus atteints du trouble que l’on vient décrire. Le terme « pervers narcissique » n’est pas un diagnostic clinique officiel non plus. Il est généralement utilisé dans un contexte populaire pour décrire une personne ayant des traits de personnalité narcissique très prononcés et malveillants.
Les pervers narcissiques sont souvent considérés comme des individus qui exploitent et manipulent délibérément les autres. Ils le font pour leur propre gratification, en utilisant le charme, la manipulation émotionnelle et une certaine influence psychologique. Ces personnes auraient un besoin excessif de validation et d’admiration. De ce fait, elles peuvent être toxiques dans leurs relations.
Bien que les pervers narcissiques et les psychopathes partagent certains traits de personnalité problématiques, ils ne sont pas identiques. Les pervers narcissiques sont avant tout caractérisés par un narcissisme malsain et une tendance à exploiter les autres. Les psychopathes, par contre, sont associés à un ensemble de traits antisociaux plus larges.
« Le psychopathe ne dépense pas toute son énergie à soigner son image de lui-même. Il n’associe pas non plus survalorisation de soi et dévalorisation de l’autre. Enfin, il n’éprouve pas de plaisir sadique à rabaisser ou à dénigrer une autre personne. »
Le psychologue Samuel Mergui
NB : L’utilisation du terme « pervers narcissique » est souvent critiquée en psychologie en raison de son manque de précision et de sa vulgarisation.
Est-ce que les personnes bipolaires sont des psychopathes ?
La réponse est non ! Les personnes bipolaires ne sont pas des psychopathes. La bipolarité est en fait un trouble de l’humeur caractérisé par des sautes d’humeur extrêmes. Les personnes atteintes de ce trouble connaissent des périodes de manie, caractérisées par une élévation de l’humeur, de l’énergie et de l’activité, ainsi que des périodes de dépression, caractérisées par une tristesse profonde, une faible énergie et une perte d’intérêt. Les fluctuations de l’humeur chez les personnes bipolaires sont cycliques et peuvent être gérées avec des médicaments et une thérapie appropriée.
Ainsi, les personnes atteintes de bipolarité ont des problèmes de régulation de l’humeur. Les psychopathes, eux, ont des problèmes de personnalité et de comportement. Les deux conditions nécessitent des approches de traitement et de gestion différentes.
Est-ce que les personnes schizophrènes sont des psychopathes ?
Les personnes schizophrènes ne sont pas des psychopathes. En fait, la schizophrénie et la psychopathie sont deux conditions distinctes qui ont des caractéristiques et des mécanismes très différents.
La schizophrénie est un trouble mental grave qui affecte la pensée, les émotions et le comportement de la personne. Les symptômes courants de la schizophrénie comprennent :
- des hallucinations (perceptions sensorielles qui ne sont pas réelles),
- des idées délirantes (croyances irrationnelles),
- des troubles de la pensée, de la parole et du comportement,
- des difficultés à établir des relations sociales.
De fait, les personnes atteintes de schizophrénie ont des problèmes de perception et de cognition. Les schizophrènes ont besoin de soins et de traitement spécifiques pour gérer leurs symptômes. Ces traitements sont différents de ceux destinés à un psychopathe.
VOIR AUSSI : Quelle est la différence entre un psychologue et un psychiatre ?
Quelle est la différence entre psychopathie et psychose ?
La psychose est un terme général qui englobe un groupe de troubles mentaux, dont le plus connu est la schizophrénie. Les personnes atteintes de psychose ont des difficultés à distinguer la réalité de leurs propres pensées, perceptions et expériences. Les symptômes de ce genre de trouble peuvent inclure :
- des hallucinations (perceptions sensorielles qui ne sont pas réelles, telles que des voix),
- des idées délirantes (croyances irréalistes),
- des troubles de la pensée,
- des émotions inadéquates,
- et parfois des comportements bizarres.
Ainsi, la psychose est généralement liée à des troubles de la pensée et de la perception, et non à des traits de personnalité. En résumé, la principale distinction réside dans le fait que la psychose est surtout liée à des perturbations de la pensée, de la perception et de la réalité.
Est-ce que les fous sont des psychopathes ?
Évidemment, la psychopathie et la folie sont des termes distincts qui font référence à des concepts différents en psychiatrie et en psychologie. En effet, le mot « folie » n’est pas un terme médical précis. Il peut être utilisé de manière informelle pour désigner divers troubles mentaux. D’ailleurs, il n’existe pas de diagnostic médical spécifique appelé « folie ».
Dans les faits, il existe divers troubles mentaux. Ce sont des conditions médicales qui affectent la pensée, l’émotion, le comportement ou la perception. Ces troubles peuvent inclure la schizophrénie, la dépression majeure, le trouble bipolaire, les troubles anxieux, et bien d’autres. Les personnes atteintes de troubles mentaux graves peuvent présenter des symptômes tels que des hallucinations, des idées délirantes, une dépression profonde, une anxiété sévère, etc.
Quelles sont les causes de la psychopathie ?
Les causes de la psychopathie ne sont pas entièrement comprises. Néanmoins, on pense qu’elle résulte d’une combinaison complexe de facteurs génétiques, neurobiologiques, environnementaux et développementaux.
Il existe en effet des preuves que la psychopathie a une composante génétique. Des études ont montré que les antécédents familiaux de psychopathie augmentent le risque de développer ce trouble.
Par ailleurs, des études ont révélé des différences dans la structure et la fonction du cerveau chez les individus atteints de psychopathie. Par exemple, certaines régions du cerveau impliquées dans la régulation émotionnelle et la prise de décision peuvent présenter des anomalies.
Aussi, les expériences précoces et l’environnement familial peuvent jouer un rôle dans le développement de la psychopathie. L’exposition à la violence, à la maltraitance, à la négligence et à d’autres facteurs de stress dans l’enfance peut contribuer au développement de traits antisociaux.
Enfin, certains chercheurs ont suggéré que des problèmes de développement précoce, tels que des difficultés dans les interactions sociales et l’apprentissage, sont aussi à prendre en compte.
Peut-on soigner la psychopathie ?
Le psychopathe est difficile à traiter de manière complète. Les traits qui le caractérisent sont souvent profondément enracinés dans sa personnalité.
« La plupart d’entre eux (surtout s’ils sont très impulsifs) finissent soit en prison soit sans domicile fixe et il est très compliqué de les soigner. »
Samuel Mergui
Cependant, il existe des approches thérapeutiques qui peuvent aider à gérer ses comportements antisociaux et à améliorer sa qualité de vie. En effet, de nettes améliorations ont été observées chez des sujets qui passent la quarantaine, surtout s’ils ont réussi à fonder une famille.
Ces approches peuvent inclure :
- La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour aider les individus à reconnaître et à modifier leurs schémas de pensée et de comportement antisociaux.
- La thérapie de groupe pour leur permettre de développer des compétences sociales, d’apprendre à gérer leur impulsivité et à comprendre l’impact de leurs actions sur les autres.
- la thérapie dialectique comportementale (TDC) peut aider à la régulation émotionnelle et à la gestion de l’impulsivité.
- Des médicaments peuvent traiter des symptômes spécifiques, tels que l’agressivité ou la dépression
Il est important de noter que le traitement de la psychopathie est particulièrement difficile. Le fait est que les psychopathes peuvent manquer de motivation pour changer et peuvent résister à la thérapie. En outre, il n’existe pas de traitement médicamenteux spécifique pour la psychopathie elle-même. Les professionnels de la santé mentale travaillent souvent sur la gestion des comportements antisociaux et des aspects spécifiques de la vie de l’individu, telle que la gestion de la colère et de l’impulsivité.
Dans tous les cas, face à une situation problématique liée à a santé mentale, il est indispensable de consulter un professionnel en la matière.
Aussi, n’hésitez pas à partager vos témoignages si vous avez connu des situations similaires autour de vous.
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2 commentaires
Merci pour cet article bien utile pour différencier schizophrènes et psychopathes. Je doute effectivement que les psychopathes viennent consulter spontanément, c’est surtout leur environnement qui a à en souffrir…
Merci ça fait réfléchir sur certaines personnes de mon entourage…