De nombreuses personnes brillantes ressentent le syndrome de l’imposteur. Pour tout comprendre de cette ombre silencieuse qui plane au-dessus de vos succès, continuez votre lecture !
Dans un monde où la performance, l’excellence et l’apparence dominent et sont souvent valorisées, nombreux sont ceux qui se sentent comme des imposteurs dans leur propre vie. Ce phénomène, connu sous le nom de syndrome de l’imposteur, peut aussi s’appeler le syndrome de l’autodidacte. Même s’il ne s’agit pas d’une maladie à proprement parler, il peut altérer la santé mentale et physique. On vous démystifie ce syndrome, en vous proposant des clés de compréhension et des stratégies pour le surmonter.
Décryptage du syndrome de l’imposteur
Le syndrome de l’imposteur se manifeste par une croyance profonde que les succès obtenus ne sont pas mérités. Les individus qui en souffrent ont toujours l’impression qu’ils ne sont pas assez doués, crédibles et attribuent leurs réussites à des facteurs externes comme la chance. De ce fait, ils minimisent leur propre compétence et leur travail acharné. Cette déformation de la perception de soi mène à une peur constante d’être finalement considéré comme un fraudeur.
Un sentiment qui touche plus souvent les femmes ?
Même si le syndrome de l’imposteur peut toucher tout le monde, les femmes évoquent souvent ce sentiment. Cette tendance s’explique par de nombreux facteurs. Historiquement, les femmes ont été dans l’ombre de leur époux. Elles ont été sous-représentées et parfois marginalisées dans certaines professions techniques ou intellectuelles.
L’écart de salaire entre hommes et femmes reste une réalité persistante dans de nombreux pays à travers le monde. Ces inégalités et les attentes sociétales jouent un rôle dans le syndrome de l’imposteur. En effet, elles encouragent certaines femmes à croire qu’elles doivent exceller dans tous les aspects de leur vie pour être considérées comme égales à leurs homologues masculins.
De plus, on a longtemps demandé aux femmes d’être modeste et réservée, ce qui ne les pousse pas non plus à revendiquer leurs succès avec confiance. Même si les mentalités évoluent, le doute reste présent pour de nombreuses femmes.
Les signes révélateurs
Les personnes qui souffrent du syndrome de l’imposteur ressentent un doute constant sur leurs capacités. Elles s’autocritiquent sans cesse et ne réussissent pas à accueillir les compliments.
Le syndrome ne choisit pas ses victimes en fonction de leur niveau de réussite ou de leur statut social. Au contraire, il touche souvent ceux qui ont accompli des exploits remarquables. Malgré tout, ces personnes doutent de leur succès et de leur légitimité et se perçoivent comme des « fraudes ». Elles pensent ne pas être à la hauteur et craignent que les autres le découvrent à leur tour !
Pour exemple, une ingénieure reconnue peut passer des nuits blanches anxieuses, persuadée que ses performances sont le résultat d’erreurs de jugement ou encore des accidents. Ou bien, un écrivain à succès, qui ne peut s’empêcher de penser que les lecteurs sont indulgents et qu’ils surestiment ses oeuvres.
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Les origines du syndrome de l’imposteur
L’origine du syndrome de l’imposteur est multifactorielle. Il peut remonter à l’enfance ou arriver en fonction des expériences de vie. Voici toutes les raisons qui peuvent amener à ce sentiment :
- Éducation et attentes familiales : un enfant qui grandit avec beaucoup de pression peut vite croire qu’il n’est pas « assez », notamment dans une famille où la réussite scolaire et/ou professionnelle est cruciale. S’il ne réussit pas, il se sentira rejeté ou mal-aimé. Même s’il réussit, les parents auront tendance à le pousser à se dépasser toujours plus. Une course sans fin qui peut mener au syndrome de l’imposteur.
- Perfectionnisme : vouloir être parfait en toute circonstance peut mener à une peur de l’échec. Même une petite erreur peut être interprétée comme de l’incompétence et tout remettre en question.
- Succès précoces : les individus qui ont connu le succès tôt sont parfois convaincus qu’il est dû à la chance ou à un contexte exceptionnel plutôt qu’à leurs propres mérites et qualités.
- Transition de vie et changement de voie : prendre un nouveau poste, intégrer une nouvelle école, entamer une reconversion professionnelle ou encore obtenir une promotion dans un environnement compétitif, peut déclencher le syndrome de l’imposteur. Les personnes peuvent douter de leur capacité à répondre à ces nouveaux défis.
- Stéréotypes et discrimination : les personnes issues de minorités, qui ne rentrent pas dans les cases ou cassent les codes peuvent ressentir le besoin de travailler plus dur que les autres pour prouver leur valeur. Par exemple, les femmes dans les domaines STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) ou dans d’autres secteurs dominés par les hommes, ont l’impression qu’elles doivent davantage prouver leur valeur que les hommes.
- Comparaison : à l’ère des réseaux sociaux, il est difficile de rester insensible face aux réalisations d’autrui. Chaque publication est une invitation à croire que les autres sont plus compétents ou méritants et donc à douter de soi.
Les impacts sur la vie personnelle et professionnelle
Le syndrome de l’imposteur peut sérieusement affecter la carrière, les relations personnelles et même la santé globale. Au niveau professionnel, les victimes de ce phénomène ont tendance à s’autosaboter. Par exemple, ne pas postuler au job qui les fait tant rêver, hésiter à demander une promotion ou encore éviter de se lancer dans des projets ambitieux.
Ces personnes peuvent aussi avoir du mal à accepter les critiques ou à essayer d’en dégager quelque chose de constructif. Elles doutent déjà beaucoup d’elle-même donc prennent les remarques comme des attaques personnelles. Enfin, le syndrome de l’imposteur peut aussi entrainer une forme de procrastination ou de burn-out, toujours alimenté par le sentiment de ne pas être à la hauteur.
Au niveau plus personnel, la personne qui subit ce syndrome de l’imposteur n’est en clair pas à l’aise dans ses baskets. Elle n’a pas confiance en elle, est toujours dans l’insécurité ou l’insatisfaction et aura tendance à s’isoler et à éviter de se mettre en avant. Par exemple, une personne peut hésiter à partager ses succès avec ses proches par peur qu’ils découvrent qu’elle ne les mérite pas vraiment.
Cette crainte à s’ouvrir peut conduire à une distance émotionnelle. L’entourage ne la comprend pas toujours et peut se sentir tenu à l’écart. Cela entraine encore plus un sentiment de solitude pour la personne atteinte du syndrome. Vous l’aurez compris, ce sentiment est complexe. Il peut toucher toutes les sphères de la vie et engendrer un mal-être, du stress, de l’anxiété, voire même une dépression.
Les stratégies pour surmonter le syndrome de l’imposteur
La première chose à faire pour sortir de cette spirale infernale, c’est de reconnaître qu’on s’y trouve. La reconnaissance et l’acceptation sont les premières étapes pour tenter de dépasser le syndrome de l’imposteur. Ensuite, osez vous exprimer et partagez ce que vous ressentez avec vos proches, vos collègues ou même des thérapeutes. Le but est de briser le silence et le cycle de l’isolement. Puis, reconsidérez votre façon de voir l’échec et la critique. En effet, voyez-les comme des occasions d’apprentissage et de croissance, non comme des preuves d’incompétence.
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Surtout, chassez les pensées négatives et développez une petite voix intérieure positive. Appréciez votre image, mettez en lumière vos qualités, célébrez vos petits ou grands succès et essayez d’avoir toujours des paroles bienveillantes sur vos réalisations. Comme dans les 4 accords toltèques, pensez que vous faites de votre mieux.
5 livres pour approfondir le sujet
- « Le Syndrome de l’Imposteur : La peur de l’échec, juste une imposture ? » par Sandi Mann. Ce livre explore toutes les racines psychologiques du syndrome de l’imposteur. L’auteure utilise des exemples réels pour illustrer comment ce syndrome se manifeste dans différents domaines de la vie et propose des solutions concrètes.
- « L’Imposteur c’est moi : comment vaincre le syndrome de l’imposteur » par Valerie Young. L’auteure détaille les différentes formes que peut prendre le syndrome de l’imposteur. Puis, elle offre un guide étape par étape pour le reconnaître et le combattre. Elle base son approche sur des années de recherche et des interviews avec des personnes de tous les secteurs.
- « Le syndrome de l’imposteur : Pourquoi les femmes se sous-estiment » par Pauline Rose Clance et Suzanne Imes, les psychologues qui ont pour la première fois identifié le syndrome de l’imposteur. Bien que le livre se concentre sur les femmes, les conseils et les perspectives qu’il offre sont universels. Il explore en profondeur comment le syndrome se développe et affecte la vie professionnelle et personnelle.
- « Feel Like a Fraud ? : Guérir du syndrome de l’imposteur » par Maureen Zappala. Ce livre propose des insights et des techniques pour ceux qui se sentent freinés par leurs doutes. L’auteure, elle-même ancienne victime du syndrome de l’imposteur, partage son voyage personnel et professionnel pour surmonter ce sentiment.
- « Surmonter le syndrome de l’imposteur » par Élodie Mielczareck et Isabelle Layer. Ce livre combine analyses et conseils pratiques pour ceux qui souhaitent dépasser leurs doutes et reconnaître leur valeur. Les auteures, spécialistes en communication et en psychologie, utilisent des exemples pratiques et proposent des exercices de réflexion.
Le syndrome de l’imposteur est un défi complexe, mais il n’est pas insurmontable ! En effet, vous pouvez vous libérer des chaînes du doute permanent en suivant les conseils ci-dessus. Une chose est sûre, la réussite et le sentiment de compétence ne doivent pas être perçus comme la propriété de quelques élus, mais comme une réalité accessible à tous. Même à ceux qui se considèrent comme des imposteurs…
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