Découvrez les étapes clés d’une déclaration d’inaptitude pour burn-out avec le médecin du travail et comment aborder cette consultation essentielle et déterminante dans le processus.
Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est une réalité de plus en plus courante dans le monde du travail moderne. Il se caractérise par un état de fatigue profonde, de désengagement émotionnel et de baisse de performance au travail. Si vous vous trouvez dans cette situation et que vous souhaitez vous en sortir, vous devez avant tout en parler à votre médecin traitant, mais vous devrez aussi passer par la médecine du travail. Elle pourra reconnaître votre mal, vous déclarez inapte et vous pourrez quitter l’entreprise l’esprit plus serein et en étant accompagné. Cependant, vous devez savoir comment aborder ce sujet délicat avec le médecin du travail. Voici tout ce que vous devez savoir pour bien vous préparer à cet entretien et obtenir l’accompagnement nécessaire.
Dans cet article :
Comprendre les symptômes du burn-out
Avant de rencontrer le médecin du travail, il est essentiel d’avoir une compréhension claire des symptômes que vous ressentez et de les identifier pour les présenter à votre interlocuteur. Le burn-out se manifeste souvent par :
- Fatigue extrême : vous vous sentez épuisés constamment et vous n’arrivez pas à récupérer votre vitalité même après des périodes de repos. Il s’agit d’une fatigue physique et mentale.
- Perte de motivation : vous êtes démotivés pour tout, même pour les activités que vous appréciez par le passé.
- Problèmes de concentration : vous n’arrivez plus à vous concentrer ou à accomplir des tâches qui sont pourtant simples alors que vous les avez déjà effectués auparavant.
- Troubles du sommeil : vos nuits avec Morphée ne sont plus aussi douces. Vous rencontrez des problèmes d’endormissement, vous avez des insomnies et/ou votre sommeil n’est pas réparateur.
- Irritabilité ou anxiété : il vous est devenu difficile de gérer les situations stressantes. Vous angoissez vite, vous imaginez le pire, vous êtes à fleur de peau.
- Isolement : vous avez tendance à vous retirer du monde, à vous éloigner des autres, que ce soit dans le domaine professionnel, mais aussi personnel.
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Pourquoi se faire déclarer inapte ?
Quand on arrive aux symptômes décrits ci-dessus, il est urgent de prendre sa santé en main et de réagir. Pour cela, il faut passer par la médecine du travail pour qu’elle vous juge médicalement incapable de continuer à exercer vos fonctions dans son poste actuel. Voici toutes les raisons qui doivent vous pousser à franchir le pas :
- Protection de la santé : vous devez protéger votre santé et éviter que son état ne se détériore. Le premier pas est d’en parler avec un professionnel et d’obtenir une reconnaissance.
- Obligation pour l’employeur : en cas de reconnaissance, il sera plus facile et obligatoire pour votre employeur de vous proposer des aménagements de poste ou un reclassement dans l’entreprise.
- Droits et garanties en cas de licenciement : vous ne quitterez pas l’entreprise sans rien, vous pourrez obtenir des indemnités spécifiques (préavis et licenciement) ainsi que les allocations chômage.
- Reconnaissance officielle du problème de santé : c’est essentiel de passer par la médecine du travail si vous souhaitez faire reconnaître ce problème de santé comme une maladie professionnelle.
- Accès à des dispositifs de soutien : vous pourrez avoir accès à un accompagnement pour la reconversion professionnelle et/ou à des aides financières en cas de maladie professionnelle reconnue.
- Réflexion personnelle : la voie de la guérison est l’acceptation et la reconnaissance. Ainsi, cela peut être une opportunité de repenser votre équilibre vie professionnelle/vie personnelle et vos aspirations de carrière.
- Solidarité : il peut s’agir d’un problème de management ou de politique d’entreprise globale et vous n’êtes peut-être pas le seul salarié dans cette situation. Parler peut faire bouger les lignes et améliorer les conditions de travail des autres salariés.
Comment prendre rendez-vous avec la médecine du travail ?
Demander un rendez-vous à la médecine du travail peut être à l’initiative du salarié, du médecin traitant ou de l’employeur. Cependant, il est courant que l’employeur se voile la face sur la situation, laissant le salarié tombait très bas. Ce dernier se mettra souvent en arrêt maladie de lui-même et après plusieurs mois, quand il devra reprendre ses fonctions, la médecine du travail a l’obligation d’effectuer un rendez-vous de reprise et/ou d’évaluation. Par ailleurs, selon votre cas, votre médecin traitant pourra vous recommander très vite de prendre rendez-vous avec la médecine du travail.
Le premier pas consiste à identifier le service de santé au travail dont dépend votre entreprise. Chaque entreprise est affiliée à un service de santé au travail (SST), souvent régional, qui regroupe plusieurs médecins du travail. Vous pouvez obtenir les coordonnées de ce service de plusieurs manières :
- Demander à votre employeur : Le service des ressources humaines (RH) de votre entreprise dispose des informations nécessaires et pourra vous orienter.
- Consulter votre contrat de travail : Les informations concernant le SST auquel votre entreprise est affiliée y sont généralement mentionnées.
- Chercher sur l’intranet de votre entreprise : Certaines entreprises fournissent ces informations sur leur site interne.
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Préparer la consultation
Une chose est sûre, vous ne devez pas arriver à cette consultation avec le médecin du travail sans un minimum de préparation. Voici quelques conseils :
- Listez vos symptômes : prenez le temps d’écrire tous les symptômes que vous ressentez, en précisant depuis combien de temps, ils persistent et leur intensité.
- Identifiez les facteurs de stress : essayez de déterminer les éléments déclencheurs de votre burn-out : surcharge de travail, manque de soutien de la part de la hiérarchie ou conflits avec des collègues.
- Prenez note des changements : notez tout changement dans votre comportement ou votre état émotionnel que vous avez remarqué, ou que votre entourage a pu vous signaler.
- Rassemblez vos documents médicaux : apportez tout document pertinent, comme des arrêts de travail, des diagnostics de votre médecin traitant ou divers examens médicaux.
- Listez vos questions : vous n’aurez pas une multitude de rendez-vous avec la médecine du travail, vous devez profiter de cette consultation pour poser toutes les questions que vous avez en tête et qui vont vous permettre de bien comprendre la situation et d’avancer.
Des conseils pendant la consultation
- Le but de cette consultation et d’expliquer clairement vos souffrances et de ne pas les minimiser.
- De plus, expliquez que votre mal impacte votre capacité à tenir vos fonctions en donnant des exemples très précis, des erreurs, une baisse de productivité ou encore des absences répétées.
- N’hésitez pas à parler de l’épuisement émotionnel, du sentiment de dévalorisation ou de l’anxiété que vous ressentez.
Dans tous les cas, soyez honnêtes et n’ayez pas honte. Tous ces éléments sont essentiels pour que la médecine du travail comprenne bien la situation et pour que la meilleure décision soit prise.
La décision d’inaptitude
Si le médecin du travail considère que votre état de santé ne vous permet plus de continuer à exercer vos fonctions, il pourra prononcer une inaptitude professionnelle. Cette décision repose sur plusieurs critères :
- L’incapacité à exercer les tâches requises : Le médecin évalue si votre état de santé vous permet ou non d’accomplir les missions liées à votre poste.
- Les risques pour votre santé : Il considère également si continuer à travailler pourrait aggraver votre état de santé.
- L’absence de possibilité d’aménagement du poste : Si aucune adaptation de vos conditions de travail n’est possible pour vous permettre de continuer votre activité professionnelle.
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Les conséquences de l’inaptitude
Une fois l’inaptitude prononcée, plusieurs issues sont possibles :
- Reclassement professionnel : Votre employeur est tenu de chercher un poste adapté à vos capacités au sein de l’entreprise.
- Licenciement pour inaptitude : Si aucun reclassement n’est possible, l’employeur peut envisager un licenciement pour inaptitude.
Le suivi après la consultation
Après la déclaration d’inaptitude, il est essentiel de continuer à suivre un traitement pour le burn-out, que ce soit à travers une thérapie, un suivi psychologique ou psychiatrique, et éventuellement un traitement médicamenteux. De plus, un accompagnement pour la réintégration dans le monde du travail ou pour une reconversion professionnelle peut être envisagé.
Vidéo bonus pour avoir toutes les clés sur l’inaptitude
Déclarer une inaptitude liée au burn-out au médecin du travail est une étape indispensable pour protéger votre santé et obtenir le soutien nécessaire. Cette démarche, bien que difficile, est souvent le premier pas vers la guérison et la reconquête d’un équilibre personnel et professionnel.
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