L’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (Ineris) a décidé de faire usage d’un essaim de drones pour anticiper la propagation de substances potentiellement dangereuses en cas d’incendie sur un site Seveso.
Un incendie sur un site industriel à haut risque peut provoquer l’émission de substances mortelles dans les airs. Emportées par le vent, celles-ci peuvent se répandre dans les zones avoisinantes. Prédire la dispersion de ces matières dangereuses ainsi que leurs impacts est donc primordial. C’est dans cette optique que l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques a élaboré le projet DESHIR (Drones en Essaim pour la Surveillance des sites Industriels à Hauts Risques).
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2 missions pour ces drones : faire des prélèvements et modéliser le panache de fumée
Les drones du projet DESHIR auront deux missions. Tout d’abord, ils feront des prélèvements pour ensuite caractériser les substances. Pour ce faire, ils se positionneront dans l’axe de dispersion de la fumée à des distances croissantes de la source. Pour leur deuxième mission, ils filmeront le panache de fumée. Cela permettra de le modéliser. Dans le cadre de ces deux missions, l’essaim de drones adaptera son plan de vol en fonction des informations recueillies.
Ce projet a pour but d’aider les exploitants de sites Seveso à établir des cartographies prédictives de propagation de substances dangereuses. De cette manière, ceux-ci pourront connaître à l’avance les zones de retombées de ces éléments nocifs et leurs conséquences en cas d’incendie.
Rappelons que sur les sites Seveso, effectuer des campagnes et des mesures de prélèvement des substances dangereuses est essentiel. En effet, de telles actions permettent d’avoir un aperçu du niveau de dangerosité et des effets d’un incendie.
Une solution pertinente pour les sites industriels à risques élevés
L’incendie de Lubrizol en septembre 2019 a eu pour conséquence d’imposer des mesures strictes à tous les sites Seveso. Depuis cet incident, ceux-ci doivent connaître les substances qu’ils émettent ainsi que leurs impacts. Ils doivent de ce fait disposer de capacités de prélèvements et d’analyses des substances dangereuses.
Pour les exploitants de ces sites extrêmement sensibles au feu, le projet DESHIR se présente donc comme une solution des plus ingénieuses.
Plus tard, des drones pourraient également servir à résoudre d’autres problèmes tels que les émissions industrielles atmosphériques canalisées ou les émissions des bateaux. Grâce à cette solution, il se pourrait que les conséquences d’un éventuel incendie soient moins dramatiques que celles de l’incendie de Lubrizol.
Le projet DESHIR a été présenté le 31 mai dernier. C’est l’Ineris qui en est le coordonnateur. Il a bénéficié de l’appui du Centre d’Innovation Drones Normandie (CIDN). Squadrone System, Atmo Normandie, Normandie AeroEspace (NAE), l’université Le Havre Normandie et l’école d’ingénieur ESIGELEC y participent également. Prévu pour une durée de 24 mois, il a coûté 308.199 euros au total.
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