Pourquoi l’humain se place-t-il, aujourd’hui, comme une espèce « supérieure » capable de dominer le monde ? Car ce n’était pas gagné…
L’humanité aime à se répéter qu’elle est au « sommet de la chaîne alimentaire ». Cette formule flatte notre ego collectif, mais qu’implique-t-elle vraiment ? Biologiquement, culturellement et écologiquement, cette position soulève autant de questions que de réponses.
Tentons de répondre un peu à cette question, sans tomber dans l’autocongratulation. Comme d’habitude, vous pouvez débattre du sujet en commentaires et je vous mets, en suppléments, plusieurs vidéos et études pour étayer le propos tout au long de l’article.
L’humain, au sommet de la chaine alimentaire ?
L’humain est un animal comme un autre. Pourtant, deux caractéristiques principales le distinguent : sa capacité à coopérer en groupe et son esprit logique, moteur de ses innombrables inventions.
Évidemment, nous ne sommes pas les seuls à avoir ces atouts, mais nous les combinons si bien que cela nous a permis de passer de survivre jusqu’ici malgré nos désavantages comme la presque absence de poils.
Mais, nos caractéristiques biologiques ont également joué un rôle fondamental dans notre ascension. La bipédie, bien que limitant notre vitesse, a libéré nos mains, permettant le développement d’outils complexes.
Les pouces opposables, quant à eux, ont donné à nos ancêtres la capacité de manipuler des objets avec une précision inégalée, ouvrant la voie à des avancées majeures comme la création d’armes et de constructions.
La taille de notre cerveau, en constante augmentation au fil de l’évolution, a permis des capacités cognitives exceptionnelles, notamment le langage, la planification à long terme et l’abstraction. Ces adaptations, bien que coûteuses sur le plan énergétique, nous ont conféré des avantages décisifs dans notre quête de domination.
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Au sommet grâce à nos inventions
Ces atouts ne viennent pas de nulle part. Ils sont le fruit d’une évolution qui a poussé notre espèce à transcender ses limitations biologiques. Mais être au « sommet » ne signifie pas dominer par la force brute. Après tout, un lion peut nous terrasser en quelques secondes.
Nous mangeons beaucoup d’animaux différents et sommes capables d’en tuer de nombreux autres grâce à nos inventions. Des inventions qui sont le fruit du groupe (recherche en mise en commun des connaissances) et de la logique.
Ensemble, nous sommes donc au sommet de cette chaine alimentaire, mais il n’en serait pas autant si nous n’avions pas tous ces paramètres qui font notre intelligence commune actuelle.
D’ailleurs, grâce à la médecine humaine, nous sommes également capables de prolonger nos propres vies et celles des animaux qui nous entourent.
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Le groupe, un ingrédient important dans la survie humaine
Le groupe est donc la clé de voûte de notre succès. Aucun autre animal ne coopère à une échelle aussi vaste et complexe que les humains.
Dans son livre Sapiens, Yuval Noah Harari souligne que cette capacité repose sur des fictions collectives : religions, états, idéologies. Ces constructions nous permettent de collaborer avec des inconnus, un exploit étrangement rare dans le règne animal.
Les loups chassent en meute et les abeilles vivent en sociétés ordonnées, mais leur coopération est génétiquement programmée. La nôtre est plus souple, adaptative et fondée sur des accords abstraits.
Prenons l’exemple des révolutions agricoles et industrielles. La première a permis à l’humain de passer du statut de chasseur-cueilleur nomade à celui de producteur. Cette transition a multiplié les ressources disponibles et intensifié la collaboration.
La seconde a amplifié ces effets, révolutionnant nos capacités de production et d’organisation. Un homme seul n’aurait jamais construit une usine. Un groupe, s’appuyant sur des règles communes et des outils complexes, le peut.
L’humain n’est rien sans sa logique et ses outils
Cette logique d’invention nous amène au second pilier de notre suprématie : la technologie. Contrairement à beaucoup d’autres espèces, l’humain ne s’est pas contenté d’adapter son corps à l’environnement. Il a adapté l’environnement à ses besoins.
Les outils, de la pierre taillée aux microprocesseurs, ont été nos meilleures armes dans cette quête.
Prenons l’exemple du feu : il ne s’agit pas seulement d’un moyen de cuire les aliments. C’est un catalyseur de civilisation, un outil qui a transformé notre manière de nous alimenter, de nous chauffer, et même de nous protéger.
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L’Homme contrôle les écosystèmes pour assujettir les autres espèces
Cette capacité technologique, combinée à notre intelligence sociale, a changé la donne dans la chaîne alimentaire. Si le thon ou le tigre se situent techniquement au sommet, selon leur régime exclusivement carnivore, l’homme les a surpassés en contrôlant les écosystèmes.
Il ne chasse plus seulement pour survivre : il décime, élève, et exploite. Cela soulève des questions éthiques et environnementales. En sommes-nous encore à simplement « survivre » ?
L’agriculture intensive, l’élevage industriel et la surpêche illustrent bien cette logique de domination. Nous avons transformé des écosystèmes entiers pour subvenir à nos besoins.
Selon un rapport de la FAO, 26 % des terres non couvertes de glace sont dédiées à l’élevage (au pâturage plus exactement), ce qui engendre des conséquences majeures sur la biodiversité et le climat.
Le « sommet » de la chaîne alimentaire ressemble alors plus à une position de consommateur tout-puissant qu’à celle d’un prédateur au sens classique.
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