Vous arrive-t-il de ressentir des émotions négatives quand vient la période des fêtes de fin d’année ? Sachez que vous n’êtes pas seul, puisque de nombreuses personnes ressentent cette sensation que l’on appelle d’ailleurs “Christmas blues” ou “Cafards de Noël”.
Le terme « Holiday Blues » se réfère à un ensemble de sentiments de tristesse, de mélancolie ou de dépression qui peuvent survenir pendant les vacances. Cela peut toucher différentes personnes pour diverses raisons. Aussi, il existe différents degrés de “peur de Noël”. Les psychologues ont d’ailleurs introduit le terme “Natalophobie” qui signifie “phobie de Noël”.
Dans cet article :
Natalophobie : la phobie de Noël
Si les périodes des fêtes semblent exciter tout le monde, certaines personnes deviennent plutôt nostalgiques, voire anxieuses quand elles approchent. Ce sentiment commence généralement vers le 1er décembre, lorsque les gens commencent à parler des repas, des décorations ou tout autre rituel lié à la festivité de Noël ou du Nouvel An.
A priori, il ne s’agit pas d’un trouble mental en soi. En effet, ce sentiment est souvent lié au stress ou à de mauvais souvenirs qui ressurgissent. Le fait est que cette période est propice aux remises en question, la crise existentielle ou la mélancolie.
Toutefois, cette aversion négative pour Noel semble être plus prononcée chez certains individus. En effet, certaines personnes présentent les symptômes classiques d’une phobie durant cette période :
- Crises d’angoisse
- Cœur qui palpite
- Maux de ventre
- Diarrhée
- Déprime
« Le patient a réellement l’impression d’être malade, et ce prétexte tombe à pic pour justifier de ne pas être présent au réveillon, ça leur permet de se sentir moins coupables. »
Fanny Jacq, psychiatre et directrice santé mentale de Qare
Quelles sont les causes de la phobie de Noël ?
Les chercheurs pensent que l’hiver et ses inconvénients ont un rôle à jouer dans la natalophobie. Notre organisme est en effet plus vulnérable durant cette période. Néanmoins, il y a aussi des facteurs psychologiques qui font que les derniers mois de l’année :
- favorisent les états dépressifs,
- ravivent la douleur d’un deuil,
- réactivent les rétrospections
Cette anxiété peut aussi être causée par le stress financier, avec les dépenses liées aux cadeaux, aux repas festifs et aux voyages. Il y a également la pression sociale et la peur du changement.
« Cette période contient tous les ingrédients générateurs de stress : envie de bien faire et de faire plaisir, pression sociale et regard de l’autre, peur de ne pas être à la hauteur, considérations financières, tensions familiales et sentiment d’obligation. Bref, tout est réuni pour un cocktail qui peut devenir explosif si on ne prend pas en compte ses propres besoins et envies. »
Fanny Jacq
Les attentes non satisfaites peuvent aussi être un facteur déterminant. Le spécialiste a d’ailleurs évoqué un lien entre la natalophobie et l’atélophobie.
Cette peur irrationnelle de Noël pêut aussi trouver son origine dans les publicités, qui peuvent être particulièrement envahissantes, notamment durant cette période.
Qui est susceptible de soufre de la phobie de Noel ?
Les natalophobes sont généralement des personnes présentant certains facteurs de vulnérabilité. Il s’agit notamment de personnes qui :
- sont seules, et qui souffrent de solitude ;
- ont fait des choix, comme de vouloir rester célibataire, ou de ne pas avoir d’enfant, et qui se retrouvent confrontée au modèle « classique » du reste de leur famille ;
- n’arrivent pas à avoir d’enfant, ou qui n’en ont pas, car cette période tourne beaucoup autour de la thématique infantile ;
- ont des problèmes financiers, qui ont déjà du mal à boucler les fins de mois ;
- au chômage, ou qui ne trouvent pas de travail ;
- en deuil, qui ont perdu un être cher il y a plus ou moins longtemps ;
- ont des secrets de famille, qui appréhende les réunions familiales pour ces non-dits ou des histoires de famille ;
- ont vécu un événement compliqué ou traumatisant dans l’année, qui va refaire surface lors de ces réunions familiales.
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Comment mieux apprécier la période de fin d’année ?
Voici quelques conseils qui vous aideront à mieux d’apprécier les fêtes de fin d’année si vous souffrez de natalophobie.
1 – Prenez du recul et évitez d’aborder les sujets délicats si possible
Le jour de Noël n’est pas le moment idéal pour aborder les sujets familiaux difficiles que l’on porte en soi. Il ne s’agit pas de les ignorer, mais plutôt de prendre du recul et d’attendre le bon moment pour en parler. L’état d’esprit de vos proches ne sera pas forcément propice à la réception constructive de critiques ou à la résolution de problèmes familiaux durant cette période.
2 – Tournez-vous vers des personnes de confiance
Si vous avez des problèmes financiers et que votre budget cadeaux est limité, plutôt que de garder cela pour vous et de dépenser de l’argent que vous n’avez pas, identifiez un ou deux membres de votre famille en qui vous avez confiance. Expliquez-leur votre situation, et vous pourriez rapidement trouver un terrain d’entente, comme décider de ne pas échanger de cadeaux cette année, mais plutôt de partager des petites attentions à table ou d’offrir un cadeau à une seule personne en tirant au sort par exemple.
3 – Ne restez pas isolé
En cas de solitude, si des amis organisent un réveillon par exemple, n’hésitez pas à demander si vous pouvez vous joindre à eux ou à organiser un Noël entre amis le lendemain. Si vous n’avez personne le soir de Noël, envisagez de faire du bénévolat, car aider les autres peut être la meilleure manière de ne pas se sentir seul et de se sentir utile. Contactez la mairie pour savoir où vous pouvez apporter votre aide le soir de Noël. En plus, cette expérience qui vous enrichira.
3 – Ne vous imposez pas de moments dont vous n’avez pas envie
Si les réunions familiales vous angoissent, ne vous forcez pas à endurer le réveillon et le déjeuner en entier. Cherchez un compromis en faisant acte de présence limitée, par exemple en ne participant qu’à l’apéritif ou en rejoignant la famille uniquement pour le dessert en prétextant une autre obligation. L’idée est de s’écouter et de ne pas imposer la totalité d’un repas ou d’une soirée si vous n’en avez pas envie.
4 – Consultez un psy, si le besoin s’en fait ressentir
Si vous ressentez des difficultés qui vous semblent préoccupantes ou handicapantes, optez pour la prévention. Si vous ne pouvez pas en parler avec quelqu’un de votre entourage, envisagez de consulter un psychologue en cabinet ou en téléconsultation pour discuter de votre mal-être. Une ou deux séances avant les fêtes peuvent suffire à vous soulager et vous fournir des conseils pour passer des fêtes sereines.
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4 commentaires
Vraiment intéressant! Je savais pas que la natalophobie était un truc réel. J’ai toujours détesté Noël sans savoir pourquoi, ce texte m’a ouvert les yeux. Peut-être que je devrais voir un psy comme suggéré.
ouais bof, encore une excuse pour pas affronter sa famille à Noël… je crois pas trop à ces phobies modernes. Faut juste apprendre à gérer ses angoisses.
Super article! C’est tellement important de parler de ces sujets. Je pense qu’on sous-estime souvent l’impact émotionnel des fêtes. J’ai une amie qui vit ça chaque année, je vais lui partager l’article. Peut-être qu’il serait bien d’avoir aussi des témoignages de personnes qui vivent ça?
Trop long, pas lu. Mais le titre m’interpelle. Noël c’est censé être joyeux non? Pourquoi tant de négativité?