Certains pensent que le jeûne, donc la privation temporaire de nourriture, serait la solution pour vivre mieux, est-ce vrai ?

Dans un monde où la nourriture est omniprésente, l’idée de ne pas manger peut paraître étrange, voire dangereuse. Pourtant, des millions d’années d’évolution nous ont façonnés pour survivre à des périodes de disette. Aujourd’hui, la science redécouvre ce que nos ancêtres pratiquaient naturellement : le jeûne pourrait être un levier puissant pour améliorer notre santé, prolonger notre espérance de vie et même prévenir certaines maladies.
NB : comme d’habitude, je vous mets plein de vidéos dans l’article pour approfondir le sujet. Nous vous encourageons donc à les regarder.
Un mode de vie plus logique : l’humain n’a pas évolué pour manger tout le temps
Le rythme alimentaire moderne (trois repas par jour + collations) est une anomalie récente à l’échelle de l’évolution humaine. Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs passaient régulièrement des jours entiers sans manger, faute de gibier ou de fruits disponibles.
Notre métabolisme s’est donc adapté à fonctionner efficacement en période de privation.
Aujourd’hui, l’abondance alimentaire entraîne un excès calorique chronique, contribuant à l’explosion des maladies dites « de civilisation » : obésité, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, cancers… Le jeûne pourrait être une solution pour rééquilibrer naturellement notre physiologie et retrouver un mode de vie plus en accord avec notre biologie originelle.
VOIR AUSSI : L’humain mange-t-il trop dans notre société actuelle ? (enquête)
Les bienfaits validés par la science
Ces dernières années, de nombreuses recherches ont mis en évidence les effets positifs du jeûne sur le corps et l’esprit. Parmi eux, il y a par exemple l’autophagie. L’un des effets les plus fascinants du jeûne est l’autophagie, un processus naturel de recyclage des cellules découvertes par le biologiste japonais Yoshinori Ohsumi, récompensé par le Prix Nobel de médecine en 2016.
Pendant un jeûne, les cellules éliminent leurs composants endommagés, favorisant ainsi la régénération cellulaire et la prévention de nombreuses maladies, y compris les cancers et les maladies neurodégénératives.
Aussi, le jeûne permettrait une perte de poids naturelle et durable.
Contrairement aux régimes classiques, le jeûne ne se contente pas de réduire les calories : il modifie profondément le métabolisme.
Après environ 12 heures sans apport alimentaire, le corps commence à puiser dans ses réserves de graisse pour produire de l’énergie. Cela favorise une perte de poids efficace tout en préservant la masse musculaire.
D’autres bienfaits potentiels du jeûne
Le jeûne permettrait aussi une meilleure régulation du sucre et de l’insuline. Le jeûne intermittent (par exemple, 16 heures de jeûne et 8 heures d’alimentation) est particulièrement efficace pour améliorer la sensibilité à l’insuline et réduire le risque de diabète de type 2. En donnant au pancréas le temps de « se reposer », on évite les photos glycémiques et l’accumulation de graisse viscérale, un facteur clé des maladies métaboliques.
Mais aussi, les chercheurs auraient remarqué une réduction de l’inflammation et du stress oxydatif.
L’inflammation chronique est une des causes principales du vieillissement accéléré et de nombreuses maladies (arthrite, Alzheimer, maladies cardiovasculaires…). Le jeûne permet de réduire les marqueurs inflammatoires et d’optimiser la réponse immunitaire.
Et, pour finir, il y aurait aussi une amérioration de la concentration et des performances cérébrales. Lorsque nous nous jeûnons, notre cerveau sécrète davantage de BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), une protéine essentielle à la croissance des neurones. Résultat ? Une meilleure mémoire.
VOIR AUSSI : Problèmes hormonaux et alimentation : quoi manger pour rééquilibrer son corps ?
Comment pratiquer le jeûne en toute sécurité ?
- Le jeûne intermittent (16/8, 18/6, 20/4, OMAD) : on alterne une période de jeûne avec une fenêtre alimentaire limitée. Très populaire, il s’intègre facilement au quotidien.
- Le jeûne de 24 à 48 heures : plus intense, il pousse le corps à entrer en cétose, un état où il brûle principalement les graisses comme source d’énergie.
- Le jeûne prolongé (plus de 3 jours) : utilisé à des fins thérapeutiques, il doit être pratiqué sous supervision médicale.
Voici nos conseils pour pratiquer le jeûne :
- Hydratez-vous bien (eau, tisanes, bouillons).
- Évitez les excès avant et après le jeûne.
- Écoutez votre corps : un jeûne ne doit pas être une souffrance.
Le jeûne, une solution d’avenir pour notre santé ?
Le documentaire « Le Jeûne, une nouvelle thérapie ? » diffusée sur Arte, ainsi que les conférences TEDx de médecins comme Françoise Wilhelmi de Toledo, mettent en avant les potentiels du jeûne comme outil thérapeutique.
Certaines cliniques spécialisées, comme Buchinger Wilhelmi, l’utilisent depuis des décennies pour traiter diverses pathologies avec des résultats impressionnants.
Dans un monde où les maladies chroniques explosent et où la surconsommation alimentaire épuise notre planète, le jeûne apparaît comme une pratique non seulement bénéfique pour la santé, mais aussi logique d’un point de vue évolutif et environnemental.
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