Alors que nous nous émerveillons devant les performances incroyables de l’IA, nous devrions peut-être réfléchir à comment préserver nos facultés intellectuelles.
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Deux ans après le lancement du premier modèle d’intelligence artificielle générative, le monde est toujours en émerveillement face à ses prouesses. L’IA générative est incroyablement performante, même si elle est encore limitée sur de nombreux plans. Sa capacité à générer quantité importante d’informations, à faire des analyses rapides et à générer des images et vidéos continue de bluffer. Et si certains craignent déjà pour leur emploi, au nombre des dangers de l’IA, on ne parle pas assez de l’impact de cette technologie sur l’humain. C’est ce que visait à savoir Microsoft dans sa dernière étude et la conclusion a de quoi faire peur : l’utilisation massive de l’IA pourrait nous rendre cons.
Dans cet article :
L’IA est un risque pour notre cerveau
Seulement quelques mois après son lancement, ChatGPT comptait déjà près de 100 millions d’utilisateurs. Aujourd’hui, tout modèle d’IA performant ne prend pas de temps pour drainer du monde. Tous ces utilisateurs sont attirés par la facilité de ces outils à faire une partie importante de leurs travaux. Une utilisation massive qui a notamment fait l’objet d’une étude conjointe conduite par Microsoft et l’université Carnegie.
Pour l’étude, 319 travailleurs ont été sélectionnés. Tous ont fait part de 936 cas d’utilisation de ces outils IA dans le cadre de leur mission quotidienne. Il leur fallait ensuite répondre à comment est-ce qu’ils utilisaient la technologie, leur degré de confiance en ces outils et leur capacité à accomplir une tâche sans ces outils.
Entre autres cas d’utilisation, il y a des enseignants qui utilisent DALL-E pour générer des illustrations pour leurs cours, des traders qui demandaient des recommandations à l’IA et des secrétaires qui délèguent la rédaction de certains textes à ChatGPT.
Des réponses des uns et des autres, les chercheurs ont pu tirer de nombreuses conclusions. « L’ironie clé de l’automatisation est qu’en mécanisant les tâches de routine et en laissant la gestion des exceptions à l’utilisateur humain, vous privez l’utilisateur des opportunités habituelles d’exercer son jugement et de renforcer sa musculature cognitive, le laissant atrophié et non préparé lorsque les exceptions surviennent ». Cette conclusion vient corroborer notre précédent article à propos de l’impact de l’IA qui pourrait faire perdre à l’humain sa qualité fondamentale : réfléchir.
« Les utilisateurs ayant accès aux outils de GenAI produisent un ensemble de résultats moins diversifié pour la même tâche, par rapport à ceux qui n’en ont pas. Cette tendance à la convergence reflète un manque de jugement personnel, contextualisé, critique et réflexif sur les résultats de l’IA et peut donc être interprétée comme une détérioration de la pensée critique. », souligne l’étude.
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Faut-il s’alarmer ou changer d’approche ?
L’étude estime qu’il n’y a pas de raison de paniquer. En effet, par le passé, de nombreuses innovations majeures ont été suivies de discours alarmistes qu’elles pourraient détruire l’humanité, mais il n’en était rien. C’était notamment le cas de l’internet, de l’impression, des calculatrices, etc.
Comme solution, elle préconise la création d’IA qui fasse réfléchir ou qui facilite l’apprentissage de l’utilisateur. Cependant, la balle est dans le camp de l’utilisateur qui doit savoir comment utiliser ces outils pour ne pas régresser cognitivement.
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