Vous n’avez pas remarqué que la Gen Z (génération Z) est de plus en plus solitaire et n’a pas beaucoup d’amis ? Mais pourquoi ?
Je suis de la Gen Z, ou génération Z pour ceux qui ne connaissent pas cette contraction. Et, comme beaucoup de gens de ma tranche d’âge, je ressens la solitude et je me rends compte que les gens de ma génération n’ont pas beaucoup d’amis, voire aucun ami.
Le phénomène est peu évoqué car tabou, pourtant les témoignages se bousculent, par ci et par là. Il touche majoritaire la génération Z (environ née entre 1997 et 2010, a vécu le début d’internet).
Mais s’étend également à des personnes de la génération Y (environ née entre 1981 et 1996, a vécu le début du smartphone, des écouteurs et baladeurs portables) ou encore de la génération Alpha (environ née entre 2011 et 2024, a toujours connu internet).
Mais comment expliquer cette solitude générationnelle systémique ? J’ai quatre éléments de réponse possibles (n’hésite pas à en débattre en commentaires).
Dans cet article :
La crise du Covid-19 et la Gen Z, une partie de la réponse
Premier élément de réponse, le Covid-19 et son confinement. Le fait de ne pas avoir d’ami peut s’expliquer par le fait que beaucoup de jeunes adultes et adolescents de la Gen Z ont vécu la période du confinement.
Non seulement cette période était une période d’anxiété, liée au virus, mais aussi à d’autres aspects du monde (nous étions beaucoup plus sur nos téléphones car confinés et donc nous voyions davantage « d’horreurs »).
Mais aussi parce que le confinement a coupé le lien social de manière nette, à une période importante pour la sociabilisation (école, lycée, université, début de la professionnalisation).
Beaucoup de gens, d’ailleurs, ont perdu des amis ou se sont éloignés de leurs amis après le Covid.
Et, depuis le Covid, beaucoup ont perdu l’habitude d’aller en lieu public, ont sapé leurs efforts de sociabilisation, se confortant finalement dans une solution plus simple et confortable, sans conflits ni malaises : la solitude, comme pendant le confinement.
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L’anxiété sociale, de plus en plus présente chez la Gen Z
Autre piste et non des moindres : l’essor de l’anxiété sociale. J’avais déjà parlé de cette pathologie anxieuse dans un autre article. Mais, globalement, l’anxiété sociale est une peur irrationnelle liée aux situations sociales et aux interactions humaines.
Cela peut par exemple provoquer des crises de panique violentes. Chaque personne a un degré différent d’anxiété sociale, et pour certains, c’est donc au niveau pathologie, pouvant par exemple entraîner de l’agoraphobie.
L’anxiété sociale touche toutes les générations, mais c’est vrai que la Gen Z est particulièrement impactée. Finalement, les trois autres éléments de réponse peuvent expliquer l’essor de l’anxiété sociale chez ma génération.
Mais, plus largement, la génération Z a tendance à être une génération anxieuse à cause de son statut de génération de l’entre-deux.
Une génération qui a vécu son enfance sans trop aller sur internet, en jouant dehors, et qui aujourd’hui est assommée par des flux d’informations incessants venant de notre téléphone.
Crise climatique, dangers omniprésents, agressions, guerres, dettes, travail, natalité, politique… La Gen Z se retrouve à s’inquiéter sur de nombreux sujets du jour au lendemain. Il y a une vraie dualité entre l’enfant et l’adulte dans cette génération, peut-être trop brutale finalement.
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Les traumatismes et la dualité, une possible réponse
Ce n’est pas que lié à la Gen Z, évidemment. En réalité, tout le monde a des traumatismes, plus ou moins prononcés, occultés ou pas. Mais, pour la Gen Z, il y a une forme de dualité qui peut les perturber dans leur compréhension du monde.
Actuellement, sur les réseaux, on vous parle d’éducation positive, de transcender les traumatismes générationnels, de ne pas dire telle ou telle chose à son enfant pour ne pas le traumatiser, de ne pas faire d’heures supplémentaires au travail car sinon ça veut dire qu’on se fait marcher dessus.
En soi, c’est vrai. Mais, imaginez deux secondes : pour la plupart de la Gen Z, tous ces principes vont à l’encontre de la manière dont ils ont été éduqués. Certains ont même été traumatisés sans le savoir à cause d’anciennes pratiques qu’ils jugeaient, lorsqu’ils étaient enfants, comme normales (par exemple se prendre une fessée).
Les mœurs ont tellement changé avec l’arrivée des réseaux sociaux et de la libération de la parole que ça en est très perturbant pour la Gen Z, perdue dans ce qu’elle doit penser ou non, faire ou ne pas faire. Cela peut contribuer à son enfermement sur soi-même.
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La génération Z est la première à grandir avec internet
Finalement, là aussi, les trois autres éléments de réponse corrèlent avec ce dernier. La Gen Z a vécu sans l’internet démocratisé ET avec un internet omniprésent. Il s’agit de la seule génération (avec un peu la Gen Y) qui a vécu cela.
Évidemment, elle n’est pas la seule à vivre ce genre de révolution, c’était aussi le cas par exemple avec la génération adolescente qui a vécu les premières heures de la télévision.
Mais, internet est à double tranchant : à la fois incroyable pour apprendre, libérer la parole, partager ; mais aussi terrifiant car, finalement, internet est presque un deuxième monde dans lequel tout est possible.
L’humain, mais surtout pour une génération qui a d’abord grandi sans internet, n’est pas fait pour recevoir autant d’informations, parfois trop rapides et même contraires, à la minute.
Sauf qu’en général, nous n’avons pas envie. Le confinement nous a appris que c’était confortable d’être seul. Et les réseaux, le télétravail, nos écrans… C’est finalement un vrai (mais faux) refuge.
Ça ne vous est jamais arrivé de vous rendre compte à 18 heures que vous n’aviez vu ni parler à personne de la journée ? La génération d’internet et de l’avant-internet, la Gen Z, est-elle perdue et vouée à rester seule et sans amis ?
Finalement, cela dépend de la perception de chacun et du vouloir des uns et des autres. Ce n’est pas une fatalité, seulement un mauvais départ.
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4 commentaires
Tellement typique de la genZ cet article. Tellement auto centré et dans l’auto analyse que ça en oublie de vivre…
La vie ça traumatise. Vous perdrez parents amis, dans des accidents, des cancers. Vous rencontrez des parfaits abrutis qui vous insulteront de tous les noms. Vous serez malades, diminué comme tous les humains de cette terre. Pour se préparer à la dureté de la vie, il faut apprendre à l’accepter. Et donc y être confrontés au plus jeune âge. L’éducation positive c’est de la merde, ça fait des adultes faibles qui souffrent d’un rien, comme d’un manque d’ami… Les enfants d’aujourd’hui sont surprotégé et ça en devient de parfait abrutis
Tu ne fais que confirmer ta dernière phrase…
Il faut arrêter avec le confinement , 2 mois cela est pas la fin du monde surtout avec les moyens de communication de notre époque. Il faut plutôt se poser la question, La gen Z est elle faite pour vivre dans notre monde, avec d autre générations. Je sais expérience que la générations X à beaucoup de mal avec la gen z
C’est quoi ces commentaires de boomer qui ne font pas avancer les choses ? Comme une impression de déjà vu.
Éléments de réponse intéressant, pour ma part je n’en ai qu’un : le système économique et politique européen/occidental i.e. le capitalisme et l’individualisme. Lorsque nous vivrons en faveur de l’épanouissement des uns et des autres et non plus seulement pour assouvir les désirs d’une minorité, alors la donne aura réellement changé.