Si la plupart des superordinateurs sont conçus pour exceller dans les benchmarks numériques, Fugaku n’en fait pas partie. Ce modèle, créé par les Japonais, a été pensé pour résoudre une partie des problèmes majeurs mondiaux.
En juin dernier, le supercalculateur Fugaku a gagné la première place du top 500 des superordinateurs réalisé avec le logiciel Linpack. Il est le digne successeur du superordinateur K. qui a remporté la seconde place de ce classement en 2011. Satoshi Matsuoka, le chef du projet, a déclaré que son but était de mettre la puissance informatique au service de la société. Il a d’ailleurs déterminé neuf secteurs dans lesquels son chef-d’œuvre devait apporter son aide, dont la médecine et la durabilité environnementale.
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Les grands défis des constructeurs
La conception de Fugaku a commencé après l’achèvement du supercalculateur K. en 2011. Les chercheurs avaient alors décidé de se surpasser en concevant une machine capable de comprendre plusieurs langages de programmation et dotée d’une meilleure efficacité énergétique.
Ils ont réussi à atteindre ces deux objectifs avec la fabrication de microprocesseurs Fujitsu A64FX. Effectivement, cette nouvelle puce consomme moins d’énergie. De plus, ce processeur arrive à exécuter les mêmes programmes que les smartphones et les PC. Il a également le mérite d’être vingt fois plus performant que ses prédécesseurs.
Ainsi, Fugaku a été doté de 160 000 microprocesseurs Fujitsu A64FX. Pourtant, lancé à plein régime, le superordinateur japonais ne consomme qu’environ 30 MW. Les chiffres démontrent à quel point le processeur de Fujitsu est économe. À noter que le Fujitsu A64FX est la première puce japonaise à avoir été utilisée par un concepteur de supercalculateurs américain (Cray).
Les performances inégalées de Fugaku
Lors du test sur la vitesse de calcul brute de l’appareil, Fugaku a explosé tous les records. Il a achevé plus de 442 quadrillions d’opérations en une seconde. À titre de comparaison, il est environ 3 fois plus rapide que le superordinateur Summit, classé second. Il surpasse de loin son ancêtre, le superordinateur K. Pour rappel, ce dernier n’a accompli que 10 quadrillions d’opérations par seconde.
La puissance de Fugaku n’est plus à mettre en doute, car en plus de ce test, il est aussi arrivé premier dans les 3 autres catégories :
- le traitement d’informations volumineuses,
- la capacité d’apprentissage avec une intelligence artificielle,
- les calculs de simulation.
Pour parvenir à ce résultat, l’institut de recherche Riken, appuyé par l’État japonais, et Fujitsu Ltd. ont uni leurs forces. Ils n’ont pas lésiné sur les moyens. Afin de concevoir ce superordinateur, ils ont eu besoin de 130 milliards de yens et d’environ 10 ans.
Un superordinateur pour le bien de la communauté
Matsuoka a annoncé qu’avec Fugaku, ils allaient tenter de prévoir le climat dans les prochaines années. Prévoir la météo, ne serait-ce que de 14 jours à l’avance, est déjà très difficile. Il en va sans dire que prédire le climat sur plusieurs années en fonction des effets des émissions de CO2 sera extrêmement ardu.
En ce moment, plusieurs travaux sont effectués pour isoler tout le CO2 sous terre. Ce projet est surtout populaire aux États-Unis, mais le Japon vient également de s’y mettre. Afin de pouvoir mener à bien cette entreprise, il faut faire énormément de simulations. C’est là que Fugaku entrera en scène. Grâce à sa puissance, les simulations seront d’autant plus précises.
D’après les missions confiées à Fugaku, on peut constater que l’une des plus grandes préoccupations de Matsuoka est le réchauffement climatique. Le plus important pour lui reste de faire évoluer l’utilisation de l’informatique. Il estime que le développement d’un ordinateur haut de gamme influence énormément l’avancée technologique globale.
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