L’histoire des sorcières de Salem est connue dans le monde entier, en voici une petite piqûre de rappel, un résumé à l’approche d’Halloween.
Avec Halloween qui approche, les histoires de sorcières sont de mise. Et parmi les plus célèbres dans notre histoire, il y a l’histoire du procès des sorcières de Salem. Retour sur le sujet avec un petit résumé de ce qu’il s’est passé à l’époque.
Dans cet article :
Un contexte colonial et puritain
Le procès des sorcières de Salem a eu lieu à une époque très particulière et tendue. Tout s’est déroulé au XVIIe siècle aux États-Unis, notamment dans l’État du Massachusetts où était maintenant implanté de nombreuses sociétés coloniales européennes venues coloniser l’Amérique au détriment des « Indiens » d’Amérique, natifs de la zone avant sa découverte par les colons.
À cette époque, les sociétés coloniales étaient très croyantes, attachées à des valeurs très conservatrices et strictes de la religion chrétienne. Les gouverneurs étaient alors des conservateurs dits « puritains ».
Le puritanisme est un courant religieux dont les partisans déclaraient vouloir purifier et réformer l’Église d’Angleterre du catholicisme. Par la suite, cette valeur s’est répandue dans les colonies en Amériques, colonisées par des Anglais.
Les croyants croyaient fortement à l’existence des démons, des sorcières et leur combat contre les forces maléfiques était très ancré dans leur culture quotidienne.
Et dès qu’un phénomène inexpliqué arrivait, y compris des événements étranges par rapport aux mœurs de l’époque, les croyants pouvaient crier à la sorcellerie ou encore à la possession démoniaque. La religion avait fait naître, dans un contexte très strict et communautaire, une sorte de paranoïa face aux choses inconnues, nouvelles, étranges.
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Salem Village, une ville maudite ?
Et c’est certainement ce qu’il s’est passé lors du procès des sorcières de Salem. Tout commence entre février 1692 et mai 1693 dans plusieurs villages situés proches de la ville d’Essex appelée Salem. À cette époque, le contexte économique florissant des colonies fait que les villageois des alentours avaient pour habitude de se disputer des terres, de lancer des rumeurs les uns sur les autres, d’avoir recours à la vengeance pour des questions de travail et d’argent.
À Salem Village (aujourd’hui Danvers), il régnait justement une sorte de jalousie collective envers la ville de Salem Town, bien plus riche, fréquentée, glorieuse dans les esprits.
Salem Village avait mauvaise péputation et les gens ne restaient finalement pas longtemps sur les lieux. Tellement que les habitants ont cru qu’il y a avait presque une malédiction qui planait sur la ville.
Face à cela, la ville de Salem Village a décidé de demander la venue d’un pasteur pour qu’il reste dans la ville pour prêcher la sainte parole. Il n’y avait pas de pasteur dans le village, comparé à Salem Town.
Et pour le village, intégrer un homme de Dieu dans sa ville était un sacré plus pour accroitre la fréquentation et l’économie. Mais aussi parce que tous leurs pasteurs ne restaient, eux aussi, pas longtemps, à chaque fois.
L’arrivée du pasteur Samuel Parris
C’est comme cela que le pasteur Samuel Parris, acteur connu de l’histoire des sorcières de Salem, est arrivé dans le petit village. Ancien marchand dont le business a raté, il est devenu pasteur suite à de nombreux échecs amers dans sa vie. En passant, beaucoup pensent que sa haine intérieure a joué dans son jugement lors du procès des sorcières de Salem qui aura lieu un peu plus tard dans l’histoire.
Le pasteur, averti des soucis de fréquentation de Salem Village par rapport à Salem Town, a décidé de chercher une raison aux malheurs du petit village déserté.
C’est alors qu’il mit ce malheur sur le dos de la sorcellerie, seule explication à son sens. Pour rappel, tout le monde à cette époque y croyait dur comme fer, cela existait pour eux.
« Tu ne laisseras point vivre la magicienne », lit-on dans la Bible, Exode 22:18. C’est cela que prêcha Samuel Parris aux villageois. Il leur enseigna que les sorcières cachées dans la ville devaient certainement être la cause de leurs malheurs.
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Les femmes pointées du doigt
Dans ce contexte puritain, qui glorifie la droiture en toutes circonstances, la moindre petite anomalie était déjà pointée du doigt par les habitants. Mais, avec la mise en garde du pasteur Parris sur les sorcières possiblement tapies dans la ville, la prudence de chacun était encore plus aiguisée, irrationnelle souvent.
Disparition étrange de bétail, une femme qui danse dans la forêt, une femme qui fait de la science, une femme qui fait de la médecine avec des plantes… Tout cela n’était pas commun à l’époque. D’autant qu’à l’époque puritaine, les femmes n’étaient pas censées faire de la science, danser, avoir une indépendance.
Cela nous a fait penser d’ailleurs à Pirates des Caraïbes avec Karina qui est une femme passionnée d’astronomie. Elle y est prise pour une sorcière, c’était l’époque, alors qu’elle ne fait que de la science. On va finalement vouloir l’exécuter pour son décalage par rapport à l’époque.
Finalement, beaucoup de femmes (mais aussi des hommes) qui avaient des pratiques qui ne collaient pas avec les mœurs de l’époque se cachaient, ce qui renforçait encore plus les soupçons des villageois sur leur cas, les cataloguant directement de sorcier ou sorcière.
85 % des accusés lors du procès de Salem étaient d’ailleurs des femmes.
À l’époque puritaine, de nombreux croyants jugeaient les femmes comme les enfants du Malin. Alors que Dieu placerait la femme à l’égal de l’homme, selon eux, Satan (l’ange Lucifer) verrait la femme comme supérieure.
Des petites filles aux comportements étranges
Pour revenir à notre histoire, le pasteur Samuel Paris avait eu une fille avant de venir révérend. Betty Parris est sa fille âgée de 9 ans. Et cette dernière voyait très souvent la nièce du pasteur, âgée de 11 ans, Abigail Williams.
On raconte qu’elle se réunissait souvent pour jouer à des jeux de divination. Et, un jour, elles ont demandé à leur servante, Tituba (dont on entend parler dans la troisième saison d’American Horror Story sur les sorcières de Salem d’ailleurs) de leur apprendre à lire l’avenir.
Mais, lors d’une séance de divination avec Tituba, l’une des jeunes filles aurait vu un fantôme et aurait été prise de crises d’angoisse. Par la suite, les deux filles se seraient mises à agir bizarrement.
Et d’ailleurs, les deux petites filles n’étaient pas les seules à avoir des comportements étranges. D’autres aussi : Ann Putnam, Betty Hubbard, Mercy Lewis, Susannah Sheldon, Mercy Short, et Mary Warren.
Par exemple, elles se seraient mises à parler dans une langue inconnue, avoir des convulsions, des hallucinations… Les médecins appelés par le pasteur ont alors conclu à une possession démoniaque, rappelons qu’à l’époque, c’était une croyance forte.
Aujourd’hui, il existe plusieurs théories sur ce qu’il s’est passé. Pour les historiens, il ne s’agissait pas forcément de sorcellerie ou de possession. Les petites filles avaient soit été victimes d’une hystérie collective, soit victimes de l’ergot de seigle, qui contient une substance voisine du LSD, soit elles ont menti pour des raisons économiques et familiales.
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La chasse aux sorcières
Le pasteur et toute la ville les somment alors de dénoncer les sorcières qui les ont pervertis. Les enfants ne voulaient pas dire les noms au départ, dit-on, parce qu’elles ne voulaient pas avouer qu’elle avait fait de la divination (qui est une branche de la sorcellerie).
Finalement, trois femmes seront accusées par les jeunes filles : Tituba, Sarah Good et Sarah Osborne. Notez que toutes les trois ont un profil atypique et « outcast ». Tituba est une femme noire (l’époque encore une fois…) et une esclave qui faisait de la divination, Sarah Good était une mendiante déshéritée par son père et Sarah Osborne est une vieille femme alitée et malade.
Accusées de sorcellerie le 1ᵉʳ mars 1692, elles sont mises en prison.
Sauf que les crises de folie des jeunes filles ne s’arrêtent pas malgré les arrestations. Cela a donc motivé le pasteur Parris à rechercher d’autres sorcières dans le village. Les petites filles lancent donc d’autres accusations.
Cette fois, c’est au tour de Dorothy Good, soit la fille de Sarah Good âgée de 4 ans, Rebecca Nurse, Abigail Hobbs, Deliverance Hobbs, Martha Corey, mais aussi le couple Elizabeth et John Proctor. Un homme est donc accusé cette fois-ci.
Les accusées nient leur implication dans la sorcellerie
Notez que la majorité des accusés par les petites filles ne vivaient pas à Salem Village… Mais à Salem Town, la ville jalousée par Salem Village. On raconte aussi que les personnes accusées auraient aussi fait du tort à leur famille d’une manière ou d’une autre.
Par exemple, les Nurse occupaient des terres appartenant aux Parris. Mais, rien n’est prouvé de ce côté-là. Samuel Parris serait-il l’instigateur de ces accusations ? C’est une théorie très répandue aujourd’hui.
Finalement, les prisons se remplissent de sorcières présumées. Et hormis Tituba qui faisait de la divination, toutes les autres ont nié être des sorcières.
« Vous êtes un menteur. Je ne suis pas plus une Sorcière que vous n’êtes un Sorcier, et si vous me tuez, Dieu vous donnera du sang à boire », aurait d’ailleurs dit Sarah Good au pasteur, après qu’elle ait accouché de sa seconde fille en prison.
Une seule accusée est relâchée dans le lot des accusées, après rétractation de la part des jeunes filles plaignantes. Les autres accusés avaient le choix entre plaider coupable et dénoncer les autres pour éviter la mort OU l’exécution.
Histoire des sorcières de Salem : de nombreuses exécutions
Presque toutes les accusées ont lié jusqu’à la fin et ont donc été condamnés à l’exécution. Seules les femmes enceintes avaient droit à un sursis, comme c’était le cas pour la femme Proctor. Ces femmes ont été pendues juste après la naissance de leurs enfants.
Au cours de l’été, plusieurs femmes ont donc été pendues, 5 hommes et 14 femmes.
Une personne accusée échappe à la pendaison mais fut tué d’une manière également horrible. Giles Corey, un fermier âgé de 80 ans, a subi la torture avant d’être tué.
On lui a empilé une à une de larges pierres sur la poitrine, jusqu’à ce que celles-ci ne finissent par l’écraser après lui avoir coupé la respiration. Pourquoi une telle peine ? L’homme avait refusé de se défendre à son procès, se savant déjà condamné avant même d’avoir pu faire sa défense.
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Le village récolte ce qu’il a semé
Suite à cet épisode, les habitants du village souffrent de toutes ces exécutions. Ils récoltent ce qu’ils ont semé. Les récoltes ne sont plus entretenues, les bêtes ne sont plus soignées, le manque de personnel à cause des exécutions est palpable entre les morts et ceux qui ont fuits la ville.
A l’image du massacre de chats parce qu’ils étaient, selon les croyants, des animaux du démon et de sorcières, massacre qui a fait que la peste s’est propagé car les chat n’étaient plus là pour réguler les rats.
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