Cette nouvelle étude s’intéresse aux facteurs déterminants dans l’apprentissage social de la communication vocale chez les animaux. L’équipe a réalisé les premières expériences sur des souris.
La communication vocale n’est pas l’apanage des humains. La plupart des animaux communiquent par le son. Les vocalisations peuvent varier entre les différents groupes d’animaux, mais les comportements vocaux restent conservés au sein d’une même espèce. L’évolution de ces communications a soulevé de grandes questions chez les scientifiques.
Ils ont voulu savoir dans quelles mesures les influences environnementales ou l’héritabilité génétique jouent un rôle dans le maintien du langage vocal dans un groupe donné. Nicholas Jourjine, chercheur postdoctoral à l’université de Harvard, et ses collègues ont essayé d’apporter des éléments de réponse à ces interrogations. Ils ont enregistré puis analysé à distance les vocalisations de près de 600 souriceaux. La particularité de cette étude publiée dans la revue Current Biology réside dans le fait qu’elle a permis de comprendre ce que les messages que les souris s’envoyaient entre elles et pourquoi elles communiquaient.
Dans cet article :
Les souriceaux émettent des sons ultrasoniques et à basse fréquence
Jourjine et son équipe ont enregistré les cris de centaines de souriceaux appartenant à huit sous-espèces du genre Peromyscus. Ils ont regroupé ces vocalisations dans des catégories acoustiques distinctes grâce à des outils informatiques automatisés. Les chercheurs ont ensuite comparé les évolutions de leurs cris au cours du développement néonatal.
Ils ont également recueilli des données sur des souris de laboratoire et des souris domestiques sauvages. Les scientifiques ont alors identifié deux principaux groupes de sons chez les souriceaux, à savoir les vocalisations ultrasoniques et les cris tonaux à basse fréquence. Les caractéristiques acoustiques, les rythmes temporels et les trajectoires de développement de ces deux types de vocalisation sont très différents.
Les cris tonaux sont spécifiques à la sollicitation parentale d’urgence
Les expériences ont montré que les petits des souris sylvestres et des souris de laboratoire émettent des vocalisations ultrasoniques similaires. Seulement, les chercheurs ont détecté un autre type de son produit par les souriceaux sylvestres. En effet, ils ont principalement utilisé des cris tonaux à basse fréquence au cours de leurs neuf premiers jours de vie.
Ensuite, ces chicotements ont évolué en vocalisations ultrasoniques. En outre, les chercheurs ont constaté que les mères des souris sylvestres réagissaient beaucoup plus vite aux cris tonaux à basse fréquence. Les chercheurs ont alors suggéré que ces cris sont spécifiques à la sollicitation de soins parentaux urgents. Les expériences ont également montré que ces comportements vocaux, bien que d’influence génétique, sont sensibles à l’environnement parental.
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