Une personne neuroatypique a un fonctionnement neuronal différent de la norme, est-ce possible chez un chien ou un autre animal ?
Nous parlons beaucoup de personnes « neuroatypiques », dans le milieu médical. Il s’agit de gens dont le fonctionnement cérébral diffère du fonctionnement dit « normal ». Cela occasionne donc des comportements jugés divergents. Mais, nous entendons très peu parler de chien neuroatypique. Nos toutous ne peuvent-ils donc pas avoir un fonctionnement mental divergeant d’un chien à l’autre, différent de la norme comportementale ? Faisons le point.
Qu’est-ce que c’est être « neuroatypique » ?
Pour aborder le sujet du chien neuroatypique, il faut d’abord comprendre ce que ça veut dire chez les humains. Actuellement, très peu de professionnels utilisent ce terme dans le monde canin, et même animalier. Par contre, le terme est largement utilisé chez les Hommes. Prenons donc l’exemple de l’humain pour décrire ce qu’est réellement la neuroatypie.
Les différents fonctionnements du cerveau (systèmes de pensées différents, activations de certaines zones selon certaines situations…) s’ancrent dans l’immensité de la « neurodiversité« . Un terme utilisé en psychologie comportementale, notamment par les psychologues spécialistes de la thérapie cognitive et comportementale.
Ce fonctionnement différent a plusieurs conséquences sur la personne diagnostiquée neuroatypique. Par exemple : Des comportements jugés « étranges » pour la plupart des gens, des difficultés à sociabiliser, de l’hypersensibilité, des soucis avec le social, de la phobie sociale, des TOCs, des troubles alimentaires, des pensées incessantes en arborescence, etc.
Autisme, haut potentiel… qui est neuroatypique ?
Voici quelques profils qui, une fois diagnostiqués comme tels, sont dans la catégorie des neurotypiques :
- Les personnes autistes, peu importe sa place dans le spectre de l’autisme, dont les Asperger.
- Les gens qui sont haut potentiel intellectuel (HPI) et les surdoués.
- Les haut potentiel émotionnel (HPE).
- Les TDAH ou TDA/H (trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité).
- Les personnes avec un trouble de l’apprentissage. Par exemple, toutes les personnes diagnostiquées dys- quelque chose comme la dyslexie, la dyspraxie, la dyscalculie…
- Les hypersensibles émotionnels ou physiques.
L’importance du diagnostic
Petite parenthèse pour les personnes qui ne sont pas diagnostiquées : Si vous pensez être neuroatypique, il faut se faire diagnostiquer pour en avoir le cœur net et pour être reconnu médicalement aussi. Un fonctionnement cognitif différent peut être très handicapant. Le monde actuel n’est pas taillé pour les personnes neuroatypiques. Donc, forcément, il y a des moments où ça clashe.
Il est donc important de vous faire aider si vous êtes perdu sur votre situation et si vous avez du mal à vous adapter à la société typique. Beaucoup de neuroatypies ouvrent aussi le droit à la MDPH, donc cela vaut toujours le coup de se faire dépister par un professionnel de santé.
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Un chien ou un chat peut-il être neuroatypique ?
Les professionnels ne sont pas tous d’accord sur le sujet. Et en l’absence d’études poussées et sérieuses, il est compliqué de l’affirmer. Nous allons donc rester très théorique ici.
Un chien neuroatypique, c’est possible
Il est tout à fait possible, selon nous, qu’un chien soit neuroatypique. Pourquoi ? Parce que comme pour les humains, les chiens ont tous des personnalités et des comportements différents. Même si nous désirons souvent les uniformiser, notamment en les obligeant à obéir au doigt et à l’œil, les chiens et les autres animaux ont une intelligence et, de ce fait, ils peuvent avoir des façons différentes de réfléchir d’un chien à l’autre.
Mais, peut-on parler de neuroatypie ? Dans le cas où le chien adopte des comportements atypiques dès son plus jeune âge, sans que cela soit dû à un traumatisme ou à des habitudes, on peut potentiellement parler de neuroatypie.
Des comportements naturels et non dus à des événements extérieurs
Comme pour les autistes ou les TDAH, tous les neuroatypiques sont nés comme ça. Personne ne le devient. Exemple : une personne hypersensible peut être née comme ça, elle est donc neuroatypique. Mais si elle développe le symptôme qu’est l’hypersensibilité à cause d’un événement, ce n’est pas de la neuroatypie, l’hypersensibilité est donc soignable.
Dans ce cadre, si un chien a des troubles de l’attention, de l’hyperactivité, ou encore des troubles de l’apprentissage, des comportements naturellement angoissés, des comportements jugés étranges pour la plupart des maîtres de chien, des angoisses incompréhensibles, et ce depuis la naissance, oui, on peut dire qu’il est neuroatypique. Bien sûr, le penser ne suffit pas à l’affirmer.
Mais si c’est le cas, cela peut expliquer pourquoi votre chien agit bizarrement, selon vous, pourquoi il couine, pourquoi il semble agoraphobe dans certaines situations, pourquoi votre chien dort mal, pourquoi il n’écoute pas ou écoute trop bien. Bref, pourquoi il ne se comporte pas naturellement (donc sans événement extérieur, c’est vraiment une notion importante, on ne parle pas de traumatisme !) comme tous les autres chiens.
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Que faire si vous pensez que votre chien est neuroatypique ?
Bon déjà, ne paniquez pas. Si votre chien est neuroatypique, ce n’est pas grave. Ce n’est pas une maladie, c’est un fonctionnement différent du cerveau. Les neuroatypiques ne se soignent pas, ils s’adaptent et on adapte nos comportements et son environnement à lui.
Beaucoup d’éducateurs vous diront qu’il suffit d’obliger son chien à agir différemment et qu’il se conformera. Dans le cas du neuroatypique, il ne le fera jamais, ou alors il sera le plus malheureux du monde. L’idée est de bien observer son chien et d’adapter votre éducation à ses besoins spécifiques.
Exemple : si le chien semble souffrir en entendant du bruit (hypersensibilité auditive), évitez les lieux trop bruyants tout simplement. S’il était traumatisé, on pourrait le désensibiliser au bruit. Mais, là, il faut surtout éviter qu’il ne finisse traumatisé parce que vous l’obliger à vivre dans le bruit alors qu’il ne le supporte pas. C’est pour cela que les hypersensibles au bruit chez les humains portent des casques.
Si vous pensez que votre vétérinaire est de bon conseil, n’hésitez pas à lui en parler. Même si le concept du chien neuroatypique n’est pas très répandu, il peut peut-être vous aiguiller tout de même.
Dans tous les cas : bienveillance, écoute, observation et adaptation, doivent être vos maîtres mots. N’oubliez jamais, l’important est que votre chien soit heureux et en bonne santé, pas qu’il est l’air parfait et formaté.
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Un commentaire
Article très intéressant sur un sujet qui est encore trop peu abordé sur le web. Il est important de bien comprendre son chien pour pouvoir bien s’en occuper au quotidien. Avoir un chien qui est neuroatypique peut arriver ! Il faut donc employer les bonnes mesures au quotidien. Merci pour cet article.