En ce moment, le gouvernement serait en train de réfléchir à mettre en place une carte vitale alimentaire pour faire ses courses.

Les écologistes viennent de lancer une idée aussi audacieuse que controversée : créditer chaque mois la carte vitale, grâce à un système de « carte vitale alimentaire« , des Français de 150 euros pour financer une alimentation saine et locale.
L’objectif ? Lutter contre la malbouffe et la précarité alimentaire. Inspirée du modèle de la Sécurité sociale, cette mesure a tout pour faire rêver, ou pour déclencher un tollé chez ceux qui s’inquiètent de la facture.
Car, avec un coût estimé à 120 milliards d’euros par an, la question du financement reste un épineux débat, alors que la France est endettée à hauteur de plus de 3000 milliards d’euros.
Dans cet article :
Un projet de carte vitale alimentaire en France ?
La précarité alimentaire est une réalité glaçante en France : une personne sur six peine à se nourrir correctement. Les prix des denrées flambent, avec une augmentation de 18 % du budget alimentaire des ménages depuis 2022. Ce qui était autrefois un poste de dépense important mais gérable est devenu une véritable contrainte économique.
En moyenne, une famille française dépense environ 488 euros par mois en alimentation. Ce chiffre a connu une hausse significative ces dernières années, rendant les arbitrages budgétaires encore plus compliqués. Notez qu’il est certainement plus élevé qu’estimé puisque beaucoup de ménages ont honte de leur budget courses.
La proposition écologiste s’inscrit dans un contexte où l’on voit de plus en plus de Français jongler entre les promotions, les tickets-restaurants et les fins de mois difficiles. Offrir à chacun 150 euros pour des produits locaux et sains pourrait ainsi rétablir un équilibre alimentaire, surtout pour les plus modestes.
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Un modèle déjà testé et approuvé ?
Certaines expérimentations locales semblent donner raison aux écologistes. Bordeaux a testé l’idée avec des étudiants, Cadenet dans le Vaucluse a suivi avec des habitants, et les retours sont positifs : meilleure alimentation, soutien aux commerces de proximité et dynamisation des circuits courts. Mais une expérience à échelle locale peut-elle vraiment être transposée à l’échelle nationale ?
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Qui paie la note pour cette carte vitale alimentaire ?
C’est là que le bât blesse. 120 milliards d’euros, c’est plus que le budget annuel de l’Éducation nationale ! Les écologistes proposent un montage financier hybride : 50 % à la charge de l’État, 25 % aux collectivités, et une contribution citoyenne progressive selon les revenus.
Dans un pays où chaque dépense publique est scrutée à la loupe et où les débats sur la dette font rage, l’idée a de quoi diviser. D’autant que les Français sont déjà largement taxés. Est-il réaliste d’imaginer un nouvel impôt ou une cotisation supplémentaire pour financer ce dispositif ?
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Une vraie bonne idée ou un coup politique ?
Si la proposition soulève des questions, elle a le mérite de mettre en lumière un problème majeur : le lien entre pauvreté et malbouffe. Contrairement à ce que certains pourraient penser, manger sainement n’est pas qu’une question de volonté. C’est aussi une question de moyens.
Mais entre la réalité économique et l’utopie politique, il y a un monde. Et si, plutôt que de créer un dispositif lourd et coûteux, on renforçait les aides alimentaires existantes en les orientant vers des produits sains ? Ou si l’on revoyait la fiscalité des produits alimentaires pour rendre le bio et le local plus accessibles ? Cette proposition a le mérite d’ouvrir un débat essentiel. Reste à voir si elle survivra à l’épreuve du réalisme budgétaire.
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