Omniprésents dans les produits allégés, les édulcorants, dont l’aspartame, font débat. Quels sont réellement leurs effets sur la santé et peut-on vraiment les consommer sans risques ?
L’aspartame fait partie des édulcorants artificiels les plus utilisés dans l’industrie agroalimentaire. Présent dans de nombreux produits allégés en sucre, il suscite des débats quant à ses effets sur la santé. Décryptage complet sur cet ingrédient omniprésent dans nos produits.
Quelle est l’origine et la composition de l’aspartame ?
Découvert en 1965 par un chimiste américain, l’aspartame est un « faux sucre ». Un édulcorant artificiel composé de trois molécules : l’acide aspartique, la phénylalanine et le méthanol. Sa particularité principale est son pouvoir sucrant très élevé : environ 200 fois supérieur à celui du sucre blanc. Ainsi, l’argument marketing consiste à dire qu’il permet d’être utilisé en très faibles quantités.
Pourquoi a-t-on créé l’aspartame ?
L’aspartame a été développé principalement pour répondre aux besoins des personnes souhaitant réduire leur consommation de sucre, notamment dans le cadre d’un régime alimentaire ou d’une alimentation contrôlée en calories.
Son pouvoir sucrant très élevé permet de limiter les apports caloriques tout en conservant une sensation de douceur sucrée en bouche. Il a rapidement été adopté par l’industrie agroalimentaire pour proposer des alternatives aux produits sucrés traditionnels, destinées aux personnes souffrant de diabète ou soucieuses de leur poids.
Où trouve-t-on l’aspartame ?
L’aspartame est utilisé dans une large gamme de produits alimentaires et pharmaceutiques. Selon un reportage de France 24, environ 6000 produits vendus en grande surface en contiennent. Voici quelques exemples :
- Boissons light et sodas : Cola, thé glacé, boissons énergisantes.
- Produits laitiers allégés : Yaourts, crèmes dessert, fromages blancs.
- Bonbons et chewing-gums sans sucre.
- Produits de régime et compléments alimentaires : Barres protéinées, substituts de repas, poudres hyperprotidées, boissons enrichies en protéines et vitamines destinées à la perte de poids.
- Médicaments : Sirops et comprimés effervescents.
- Pilules édulcorantes : Utilisées dans le café et le thé, elles peuvent contenir uniquement de l’aspartame ou un mélange avec d’autres édulcorants.
Pour de nombreuses personnes, la consommation de ces produits donne une illusion de mieux manger et d’une meilleure santé, alors que ce n’est en réalité pas vraiment le cas. Des associations luttent pour son interdiction, comme Foodwatch, qui vous invite à signer la pétition.
Découvrez en plus dans cette vidéo :
Comment repérer l’aspartame dans les aliments ?
L’aspartame est indiqué sur l’emballage sous le nom « aspartame » ou « E951 ». On le trouve souvent dans les produits portant la mention « sans sucre » ou « allégé en sucres ». Certaines étiquettes mentionnent également la présence de phénylalanine, un acide aminé contenu dans l’aspartame, car il est dangereux pour les personnes atteintes de phénylcétonurie, une maladie génétique rare.
L’aspartame est-il dangereux pour la santé ?
Il n’a pas été encore prouvé à 100% que l’aspartame provoque des cancers, mais les soupçons sont là et les professionnels de la santé ne le recommandent pas. Les institutions comme l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) et la FDA (Food and Drug Administration) ont validé la consommation de l’aspartame en fixant une dose journalière acceptable (DJA) à 40 mg par kg de poids corporel. Cependant, il fait toujours l’objet de nombreuses polémiques depuis des décennies et il a été classé comme potentiellement cancérigène par l’OMS en 2023. Certaines études ont pointé des risques suivants :
- Effets neurologiques : Soupçonné d’être un facteur aggravant pour certaines maladies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson.
- Effets métaboliques : Impact possible sur le microbiote intestinal et la régulation de la glycémie, pouvant favoriser la résistance à l’insuline. Cela fait se poser la question de l’augmentation des MICI dans les pays développés.
- Risques de diabète et d’obésité : Certaines recherches suggèrent que les édulcorants artificiels, en trompant le cerveau avec un goût sucré sans apport calorique, pourraient déséquilibrer la production d’insuline et augmenter le risque de diabète de type 2.
- Maladies cardiovasculaires : Une étude publiée en 2022 dans le British Medical Journal a montré une corrélation entre la consommation d’édulcorants, dont l’aspartame, et un risque accru de maladies cardiovasculaires (hypertension, AVC, troubles cardiaques).
- Risques cancérigènes : Certaines études sur les animaux ont soulevé des interrogations, bien que les agences de santé considèrent son usage sécurisé à des doses modérées.
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Quels sont les autres substituts édulcorants ?
Outre l’aspartame, de nombreux autres édulcorants sont utilisés dans l’industrie alimentaire et pharmaceutique. Encore une fois, ils sont présentés comme des alternatives au sucre, mais ils ne sont pas non plus sans risques pour la santé. Ces édulcorants sont généralement classés sous des codes commençant par « E », indiquant qu’ils ont subi des traitements chimiques avant d’être mis sur le marché.
On peut citer :
- Saccharine (E954) : l’édulcorant le plus ancien, avec un pouvoir sucrant 300 à 500 fois supérieur au sucre.
- Cyclamate (E952) : un édulcorant modéré souvent combiné à la saccharine, très controversé.
- Stévia (E960) : extrait d’une plante, mais souvent transformé industriellement.
- Sucralose (E955) : bien que faible en calories, il peut perturber l’équilibre intestinal.
- Xylitol (E967) et erythritol (E968) : des polyols qui ont un indice glycémique faible, mais peuvent provoquer des troubles digestifs en grande quantité.
Ces substances sont toutes soupçonnées d’effets secondaires sur la santé. Elles se trouvent dans les pilules édulcorantes, mais aussi dans les boissons light, les bonbons sans sucre, les produits diététiques et de régime, les produits laitiers allégés.
À savoir, le cyclamate (E952) est interdit aux États-Unis en raison de soupçons d’effets cancérigènes, mais toujours utilisé en Europe. Alors, pour identifier ces substances, vérifiez bien la liste des ingrédients sur l’emballage et passez votre tour.
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Faut-il éviter ces édulcorants ?
Tous ces édulcorants, bien qu’autorisés sur le marché, ne sont pas bons pour la santé. Ils sont ultratransformés et leur innocuité à long terme fait débat. Ce sont des calories vides, dépourvues de nutriments, à éviter au maximum.
Faut-il privilégier le sucre raffiné ?
Pas nécessairement. Le sucre raffiné n’est pas une alternative idéale non plus, car sa consommation excessive est associée à divers problèmes de santé comme le diabète de type 2, l’obésité et les maladies cardiovasculaires. Certes, le sucre raffiné est extrait de sources naturelles comme la canne ou la betterave, mais il subit aussi de nombreuses transformations industrielles.
Le mieux est de limiter tous les types de sucres ajoutés, qu’ils soient raffinés ou sous forme d’édulcorants. Voici quelques alternatives plus naturelles et équilibrées.
Quel sucre privilégier ?
Si l’on veut réduire sa consommation de sucre sans tomber dans le piège des édulcorants artificiels, mieux vaut se tourner vers des alternatives, comme les sirops naturels moins transformés :
✔️ Les sucres naturels non raffinés
- Miel : possède des propriétés antibactériennes et antioxydantes, en plus d’un index glycémique modéré selon la variété.
- Sirop d’agave : a un pouvoir sucrant élevé et un index glycémique plus bas que le sucre blanc.
- Sirop d’érable : riche en minéraux (manganèse, zinc) et doté d’un goût prononcé qui limite la consommation.
- Sucre de coco : contient des antioxydants et un index glycémique plus bas que le sucre blanc.
- Sucre complet (rapadura, muscovado) : préserve les nutriments issus de la canne à sucre (fer, magnésium).
✔️ Les fruits
Leur sucre naturel (fructose) est mieux métabolisé par l’organisme grâce aux fibres, vitamines et antioxydants qu’ils contiennent.
- Dattes : une excellente alternative pour sucrer les desserts maison.
- Bananes écrasées : idéales pour remplacer le sucre dans les pâtisseries.
- Pommes et compotes sans sucre ajouté : parfaites pour apporter une douceur naturelle.
✔️ Les édulcorants naturels modérés
- Stévia pure : issue d’une plante, elle apporte une saveur sucrée sans calories, à condition d’éviter les versions ultra-transformées.
- Xylitol et erythritol (extraits du bouleau ou de certains fruits) : ont un faible impact sur la glycémie, mais peuvent être irritants pour le système digestif en grande quantité.
À retenir : la bonne conduite
De manière générale, le mieux reste d’éviter les édulcorants artificiels et de privilégier les sucres naturels dans leur forme la moins transformée possible pour limiter l’impact sur la santé.
Mais, réduire sa consommation et son envie de sucre prend du temps. Il faut rééduquer le palais au fur et à mesure pour ne plus dépendre autant du goût sucré dans l’alimentation.
Et si vous avez envie de craquer pour un soda, quitte à craquer, allez-y franchement et optez pour la version originale et non celle allégée. Si vous avez une alimentation variée et équilibrée, cette petite exception ne posera pas de souci !
L’aspartame reste l’un des édulcorants les plus présents sur le marché, mais son impact sur la santé continue de faire débat. Si son usage est autorisé dans de nombreux pays, la prudence reste de mise, notamment pour les consommateurs réguliers de produits allégés. Se tourner vers des alternatives plus naturelles peut être une bonne option pour limiter son exposition tout en conservant une alimentation équilibrée.
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