Des animaux qui fuient des catastrophes naturelles avant qu’elles ne se produisent, ça s’est déjà vu. Ont-ils un sixième sens ?
Depuis des siècles, les récits d’animaux fuyant les zones touchées par des catastrophes naturelles abondent, suscitant curiosité et fascination. Des oiseaux volant à l’opposé des tempêtes, des éléphants quittant précipitamment des zones avant des tremblements de terre ou des tsunamis…
Ces comportements intrigants sont observés depuis longtemps, mais la science commence à peine à comprendre comment les animaux peuvent percevoir des signaux avant-coureurs que les humains ignorent.
Alors, comment expliquer cette « intuition animale » ? Est-ce un simple hasard, une sensibilité exacerbée à des changements environnementaux imperceptibles pour les humains, ou quelque chose de plus mystérieux ?
1. Les animaux qui « prédisent » des catastrophes : des capacités sensorielles extraordinaires ?
Les animaux possèdent des sens bien plus développés que ceux des humains. De nombreux biologistes pensent que cette acuité sensorielle leur permet de détecter des signaux environnementaux subtils bien avant que nous ne puissions les percevoir.
Par exemple, les chiens ont un sens de l’odorat jusqu’à 100 000 fois plus précis que celui des humains, tandis que les éléphants peuvent capter des infrasons, des ondes sonores inférieures à la portée auditive humaine, émises par des tremblements de terre.
On dit même que le chien peut « sentir » le cancer chez son maître. Et c’est en partie vrai, s’il a été entraîné à sentir cette odeur qui dénote du reste.
Dans le cas des tsunamis, de nombreux scientifiques ont émis l’hypothèse que certains animaux peuvent détecter les changements dans les vibrations du sol ou dans les ondes infrasonores bien avant que les tremblements de terre ne provoquent des vagues.
Cela expliquerait les observations faites en Thaïlande en 2004, où des éléphants ont été vus quittant précipitamment la côte, des heures avant l’arrivée du tsunami dévastateur.
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2. Les vibrations du sol et les signaux électromagnétiques
Une autre théorie avancée est la capacité des animaux à sentir les vibrations du sol causées par les plaques tectoniques. Les rongeurs, les reptiles et certains insectes sont particulièrement sensibles aux minuscules secousses sismiques que les humains ne ressentent pas. Ils fuient souvent les zones où des tremblements de terre sont sur le point de se produire.
De plus, certains animaux seraient capables de détecter des changements dans les champs électromagnétiques avant les catastrophes naturelles.
Une étude récente menée par des chercheurs italiens a montré que les moutons et les vaches, équipés de colliers GPS, présentaient des comportements inhabituels avant un séisme.
Les scientifiques ont découvert que les animaux bougeaient davantage et montraient des signes d’agitation, probablement en raison de perturbations électromagnétiques causées par les mouvements souterrains des plaques tectoniques.
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3. Les instincts migratoires : une piste à explorer ?
Certains animaux, comme les oiseaux migrateurs, sont équipés d’un « sixième sens » qui leur permet de naviguer sur de grandes distances grâce à des indices naturels comme le champ magnétique terrestre.
Il est possible que ces capacités migratoires soient également à l’origine de leur perception des catastrophes imminentes. Des études ont montré que certaines espèces d’oiseaux modifient leurs trajectoires migratoires en réponse à des tempêtes ou des perturbations environnementales, comme si elles étaient capables de « sentir » les changements atmosphériques à des milliers de kilomètres.
Les oiseaux, en particulier, sont extrêmement sensibles aux pressions barométriques. Lorsqu’une tempête ou une dépression atmosphérique se prépare, ils sont souvent les premiers à s’éloigner des zones à risque.
Ce phénomène a été observé avant des ouragans et même des tornades, où des espèces comme les hirondelles ou les canards changeaient radicalement leur comportement migratoire, se déplaçant vers des endroits plus sûrs avant que les conditions météorologiques ne se détériorent.
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4. Animaux et catastrophes naturelles : l’hypothèse de l’instinct collectif
Les scientifiques ont également proposé une explication basée sur l’instinct collectif ou l’intelligence de groupe. Dans la nature, de nombreuses espèces vivent en groupes sociaux où chaque membre peut influencer les autres.
Lorsqu’un animal perçoit un danger imminent, il peut communiquer ce risque à ses congénères à travers des signaux comportementaux, visuels ou sonores. Ainsi, le groupe entier adopte un comportement de fuite ou d’évitement.
Ce phénomène est particulièrement prononcé chez les insectes et les oiseaux. Par exemple, lorsque des colonies d’abeilles détectent un changement dans l’atmosphère avant une tempête, elles modifient rapidement leur comportement en réduisant leurs sorties pour se protéger et faire perdurer l’espèce.
Ces changements collectifs peuvent être interprétés comme une sorte de communication subtile, comme le font les plantes, entre les membres du groupe, permettant une réaction plus rapide face à une menace.
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5. Une sensibilité aux changements environnementaux possible
Les animaux vivent en connexion constante avec leur environnement. Contrairement aux humains, qui ont souvent perdu ce lien direct en raison de la technologie et de la vie moderne, les animaux restent extrêmement attentifs aux moindres changements dans leur habitat.
Que ce soit une légère variation de la température, de l’humidité, ou du comportement des autres espèces autour d’eux, ils sont capables de réagir de manière préventive.
Cela nous amène à l’idée que leur « intuition » pourrait simplement être une sensibilité accrue aux signes environnementaux que nous ignorons.
Par exemple, avant une éruption volcanique, des gaz comme le dioxyde de soufre peuvent être libérés dans l’air, ce qui pourrait être perçu par certaines espèces bien avant que les scientifiques n’en détectent les niveaux dangereux.
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6. Deux exemples de comportements animaux avant les catastrophes
Au-delà des études scientifiques, de nombreux récits anecdotiques viennent enrichir le mystère de l’intuition animale. Par exemple, en Chine, avant un tremblement de terre majeur dans la ville de Haicheng en 1975, les autorités locales ont signalé que les serpents sortaient de leurs tanières en plein hiver, un comportement inhabituel attribué à leur sensibilité aux vibrations du sol.
En Italie, en 2009, avant le tremblement de terre de L’Aquila, des crapauds ont été vus quittant leur étang en masse quelques jours avant la catastrophe.
Ces récits sont souvent perçus comme des preuves que les animaux possèdent une perception aiguë des événements à venir, renforçant l’idée qu’il existe encore beaucoup de choses que nous ne comprenons pas sur leurs capacités sensorielles.
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7. Vers une meilleure compréhension scientifique ?
Bien que la science commence à explorer ces phénomènes, il reste encore beaucoup à découvrir sur la manière dont les animaux perçoivent les catastrophes naturelles. Les chercheurs continuent d’étudier les comportements animaux pour en apprendre davantage sur ces capacités apparemment surnaturelles.
À mesure que la technologie progresse, il est probable que de nouvelles découvertes seront faites, nous permettant peut-être un jour de mieux anticiper les catastrophes naturelles grâce à l’observation des comportements animaux.
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