10 affaires criminelles françaises qui demeurent irrésolues

La France, comme de nombreux pays, abrite son lot de mystères non résolus. Certains crimes, malgré des années d’enquête et des moyens d’investigation modernes, n’ont jamais trouvé de coupable, et leurs circonstances demeurent obscures.

Si vous êtes fan de True Crime, vous ressentez sans doute cette frustration lorsqu’une affaire finit en queue de poisson. Les crimes de sang sont abominables et ne pas savoir qui en sont les auteurs est encore plus effrayant. En effet, cela signifie qu’un criminel vit tranquillement sa petite vie, sans être inquiété. Ces affaires criminelles, souvent qualifiées de « cold cases », fascinent et inquiètent tout autant qu’elles questionnent sur les limites de la justice et des techniques criminelles. De plus, il s’agit de véritables tragédies pour les familles des victimes qui doivent apprendre à se reconstruire avec ce drame. Dans cet article, nous allons partager avec vous 10 affaires criminelles françaises non élucidées dans lesquelles persistent des zones d’ombre et suscitent toujours espoir, colère ou fascination. Que s’est-il réellement passé ? Pourquoi n’a-t-on jamais trouvé de réponse définitive ? Cet article vous propose une plongée dans l’énigme des affaires criminelles non résolues les plus emblématiques de France, où chaque détail intrigue et où chaque piste reste encore à explorer.

1. L’affaire du Petit Grégory (1984)

• Les détails du crime : Le 16 octobre 1984, Grégory Villemin, 4 ans, disparaît alors qu’il joue devant la maison familiale à Lépanges-sur-Vologne, dans les Vosges. Ce soir-là, son corps est retrouvé ligoté et noyé dans la Vologne. L’affaire est rapidement entourée d’un climat de tension familiale avec un mystérieux « corbeau » qui harcelait la famille Villemin depuis plusieurs mois par des lettres et appels anonymes.
• La découverte du corps : Le cadavre de Grégory est retrouvé le soir même de sa disparition, dans la rivière à une dizaine de kilomètres de chez lui, pieds et mains liés. Il portait sur le corps des traces de lutte.

• L’enquête : L’enquête a traversé de nombreux rebondissements. Plusieurs membres de la famille ont été tour à tour suspectés. Notamment, Bernard Laroche et Christine Villemin, la mère de Grégory, avant d’être disculpés. En 2017, les experts identifient de nouvelles traces ADN non identifiables et des lettres anonymes sont analysées. Mais, sans résultats concrets. À ce jour, le mystère reste entier, l’affaire n’ayant jamais été résolue malgré les avancées de la police scientifique.

2. L’affaire Dupont de Ligonnès (2011)

• Les détails du crime : En avril 2011, Agnès Dupont de Ligonnès et ses quatre enfants sont retrouvés enterrés sous la terrasse de leur maison à Nantes. La police soupçonne immédiatement le père, Xavier Dupont de Ligonnès, d’avoir assassiné sa famille avant de disparaître.
• La découverte des corps : Les cadavres sont découverts lors d’une perquisition dans la maison familiale, soigneusement enveloppés et enterrés sous la terrasse. Les victimes avaient toutes été tuées par balle durant leur sommeil.

• L’enquête : Xavier Dupont de Ligonnès est depuis en fuite, malgré de nombreux signalements dans le monde entier et plusieurs fausses pistes. Sa disparition reste un mystère. En 2019, un homme arrêté en Écosse est un temps pris pour lui, mais son identité est rapidement invalidée. L’affaire est toujours non résolue et suscite de nombreux débats et théories.

3. La disparition d’Estelle Mouzin (2003)

• Les détails du crime : Estelle Mouzin, 9 ans, disparaît le 9 janvier 2003 à Guermantes, en Seine-et-Marne, en rentrant de l’école. Elle n’a jamais été revue et l’affaire a captivé l’attention médiatique en France pendant des années.
• La découverte du corps : À ce jour, le corps d’Estelle n’a pas été retrouvé, malgré des fouilles et des recherches approfondies. En 2020, le tueur en série Michel Fourniret avoue avoir kidnappé et tué la petite fille. Les recherches se concentrent autour de la forêt d’Issancourt, mais restent sans succès.
• L’enquête : Michel Fourniret est le principal suspect et a avoué le crime, mais aucun élément concret n’a permis de localiser le corps d’Estelle. En 2021, Monique Olivier, l’ex-femme de Fourniret et sa complice, indique des lieux potentiels pour les fouilles. Toutefois, rien de concluant n’a été trouvé. L’enquête continue, mais l’absence de corps rend la clôture de l’affaire difficile.

4. L’affaire Lucas Tronche (2015)

• Les détails du crime : Lucas Tronche, 15 ans, disparaît le 18 mars 2015 en allant à un rendez-vous scout à Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard. Il part de chez lui sans laisser de traces. Pendant des années, les recherches ne donnent rien et l’enquête piétine.
• La découverte du corps : En juin 2021, des ossements sont retrouvés par hasard par un promeneur dans une zone escarpée près de son domicile. Les analyses confirment qu’il s’agit de Lucas, mais la cause de la mort reste incertaine.
• L’enquête : La découverte du corps n’a pas permis de tirer des conclusions définitives sur la cause de la mort, bien que l’hypothèse accidentelle reste probable. Aucune preuve d’un acte criminel n’a été mise en évidence, mais des zones d’ombre persistent. Notamment sur la manière dont Lucas s’est retrouvé dans ce lieu reculé.

5. Les disparues de l’Yonne (1977-2001)

• Les détails du crime : Dans l’Yonne, plusieurs jeunes femmes sous la tutelle de l’aide sociale disparaissent mystérieusement entre 1977 et 2001. Certaines sont handicapées mentales ou en grande difficulté sociale. Bien qu’Émile Louis ait avoué plusieurs meurtres avant de se rétracter, plusieurs cas restent sans réponse.
• La découverte des corps : Les restes de deux jeunes filles sont retrouvés en 1981, mais d’autres corps n’ont jamais été localisés. Beaucoup des disparues restent introuvables.

• L’enquête : Émile Louis est condamné en 2004 pour deux meurtres, mais de nombreux cas restent non élucidés. Certaines familles continuent de réclamer la vérité et des zones d’ombre persistent quant à l’ampleur réelle des crimes.

6. Le meurtre d’Agnès Le Roux (1977)

• Les faits : Agnès Le Roux est l’unique fille de Renée Le Roux, propriétaire du célèbre Palais de la Méditerranée, un casino situé sur la promenade des Anglais à Nice. À l’époque, ce milieu est marqué par des rivalités féroces entre propriétaires, souvent associées au grand banditisme.

Agnès entretient une relation amoureuse avec Jean-Maurice Agnelet, un avocat de 39 ans, qui la manipule pour qu’elle vote en faveur de la cession du casino à des concurrents. Cette décision, prise lors d’un conseil d’administration, mène à la chute de l’établissement de sa mère et provoque un conflit familial. Peu de temps après, Agnès disparaît mystérieusement.

Agnès est vue pour la dernière fois le 27 octobre 1977. Elle aurait quitté Nice pour un week-end, mais elle ne donne plus aucun signe de vie. Avant sa disparition, Agnès aurait transféré 3 millions de francs sur un compte en Suisse. Une transaction suspectée d’avoir été orchestrée par Agnelet. Ce dernier affirme qu’Agnès a peut-être décidé de se suicider ou de s’enfuir. Toutefois, son comportement et ses mensonges lors de l’enquête le rendent suspect.

• Les enquêtes et les procès

Pendant des décennies, les enquêteurs peinent à établir des preuves solides contre Agnelet, faute de corps et de preuves matérielles. En 2007, une des ex-compagnes d’Agnelet, Ghislaine de Prémare, affirme qu’il lui aurait confié avoir tué Agnès. Jean-Maurice Agnelet est finalement condamné en 2014 à 20 ans de prison pour le meurtre d’Agnès Le Roux, bien qu’il ait toujours clamé son innocence.

• Les zones d’ombre

Malgré les recherches, le corps d’Agnès n’a jamais été retrouvé. Cela nourrit des hypothèses variées, allant du meurtre au suicide en passant par une fuite volontaire. Si le mobile financier semble évident, d’autres théories, comme une dispute personnelle ont été évoquées. L’implication d’autres figures du milieu niçois, liées au banditisme ou au casino rival, n’a jamais été élucidée.

7. L’affaire Fiona (2013)

• Les détails du crime : Fiona, 5 ans, disparaît le 12 mai 2013 à Clermont-Ferrand. Sa mère, Cécile Bourgeon et son compagnon Berkane Makhlouf affirment qu’elle s’est perdue dans un parc. Plus tard, ils avouent avoir menti et indiquent que Fiona est morte sous leurs coups. Cependant, les versions changent constamment.
• La découverte du corps : Le corps de Fiona n’a jamais été retrouvé. Malgré les indications données par sa mère et son compagnon. Plusieurs zones boisées ont été fouillées sans succès.

• L’enquête : Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf sont condamnés pour violences volontaires ayant entraîné la mort. Cependant, l’absence de corps laisse planer des doutes sur les circonstances exactes de la mort de Fiona.

8. L’affaire Narumi Kurosaki (2016)

• Les détails du crime : Narumi Kurosaki, une étudiante japonaise de 21 ans, disparaît le 4 décembre 2016 à Besançon, où elle suit des études. Son ancien compagnon chilien, Nicolas Zepeda, est rapidement suspecté après des témoignages et des incohérences dans ses déclarations.
• La découverte du corps : Malgré des recherches intensives, le corps de Narumi n’a jamais été retrouvé. Des traces de sang et d’autres indices laissent penser qu’elle a été assassinée.
• L’enquête : Nicolas Zepeda est extradé en France et jugé pour meurtre. Il est condamné en 2022 à 28 ans de prison malgré l’absence de corps. L’affaire reste partiellement élucidée, mais le mystère demeure sur les circonstances exactes.

9. Les disparues de Perpignan (1995-2001)

• Les détails des crimes : À Perpignan, plusieurs jeunes femmes disparaissent entre 1995 et 2001. Certaines sont retrouvées mortes dans des conditions atroces. Jacques Rançon, surnommé le « tueur de la gare », est arrêté en 2014 et avoue deux des meurtres.
• La découverte des corps : Les victimes de Jacques Rançon, Mokhtaria Chaïb et Marie-Hélène Gonzalez, sont retrouvées mutilées près de la gare de Perpignan. Cependant, d’autres disparitions à Perpignan restent inexpliquées.
• L’enquête : Jacques Rançon est condamné pour deux meurtres, mais les autorités n’ont jamais établi de liens clairs entre lui et d’autres cas similaires. Des pistes sont encore explorées pour d’autres victimes potentielles.

10. La disparition de la famille Méchinaud (1972)

• Les faits : Le 24 décembre 1981, Pierrette Méchinaud, 29 ans, et son mari Jacques Méchinaud, 31 ans, parents de deux enfants, Éric et Bruno, prennent la route pour rejoindre des amis à quelques kilomètres de leur domicile, situé à Cognac. Le couple, accompagné de leurs deux enfants doit fêter Noël avec des proches. C’est la dernière fois qu’ils sont vus vivants.

Après le dîner, le couple et ses enfants prennent la route du retour vers leur maison. Cependant, ils ne parviennent jamais à destination. Le lendemain, leurs amis s’inquiètent de ne pas avoir de nouvelles et lancent une alerte.

• La découverte du repas abandonné : Le 26 décembre, la gendarmerie est alertée et se rend chez les Méchinaud. En arrivant sur place, ils font une découverte macabre : le repas de Noël est encore sur la table. La nourriture est en décomposition, comme si le couple et leurs enfants étaient partis précipitamment sans avoir terminé leur dîner. Les gendarmes notent aussi que tout est resté en place dans la maison, sans signe de lutte ou de cambriolage.

Cependant, ce qui frappe immédiatement les enquêteurs, c’est l’absence totale de toute trace de la famille. Aucune trace de sang, aucun indice menant à une explication simple n’est retrouvé dans la maison.

• Les recherches : Les gendarmes lancent rapidement un appel à témoins et organisent de vastes recherches dans la région. Malgré cela, aucune trace de la famille n’est retrouvée sur les routes ou dans les environs. Pas même celle de leur véhicule, une Simca 1100. Des fouilles dans les forêts et autour des zones rurales n’apportent rien de concret. Les témoins n’ont pas non plus vu la famille après leur départ, et aucune trace de leur passage n’a été relevée. Une rumeur circule selon laquelle certains habitants auraient entendu des bruits étranges dans la nuit du 24 au 25 décembre, mais cela reste flou.
• Les hypothèses : Plusieurs théories ont été avancées pour expliquer cette mystérieuse disparition :
• Un enlèvement organisé : Certains pensent que la famille a été enlevée et que son enlèvement aurait été soigneusement orchestré. Toutefois, aucune demande de rançon n’a jamais été formulée.
• Un accident : Il est également possible que le couple ait eu un accident de voiture dans une zone isolée et que leurs corps n’aient jamais été retrouvés. Cependant, cela n’expliquerait pas l’absence d’une voiture retrouvée dans les environs.
• Une fugue planifiée : Certains pensent que la famille aurait décidé de disparaître volontairement, peut-être en raison de problèmes personnels ou financiers. Mais cette hypothèse semble peu crédible. En effet, les enfants étaient trop jeunes pour participer à une telle décision.
• Un drame familial : Une autre piste suggère un drame familial qui aurait dégénéré, mais là encore, aucune preuve tangible n’a permis de confirmer cette hypothèse.
• L’état de l’enquête : Malgré de nombreuses années d’enquête et plusieurs relances, l’affaire demeure un cold case. Les gendarmes ont toujours cherché à comprendre ce qui est réellement arrivé à la famille Méchinaud, mais à ce jour, aucune réponse n’a pu être apportée. Les pistes se sont peu à peu estompées et les témoins se sont fait de plus en plus rares.

Des fouilles et des recherches ont été menées, mais rien n’a permis de résoudre le mystère de leur disparition. Aucune nouvelle hypothèse n’a émergé ces dernières années et l’affaire est toujours ouverte. L’affaire de la disparition de la famille Méchinaud reste l’un des plus grands mystères criminels français des années 1970. Malgré les années passées, la disparition reste inexpliquée et aucune trace de la famille n’a pu être retrouvée.